La ville de Suresnes a connu au milieu du XIXe et au début du XXe siècle une industrialisation poussée, avec l'installation de nombreuses usines sur les bords de Seine : blanchisserie, biscuiterie, parfumerie, radiotechnique, automobile, aéronautique.

Grâce à de nombreux achats en ventes aux enchères et à des dons, dont celui de l'amicale des anciens de la Radiotechnique en 2009 le MUS conserve de nombreuses productions industrielles locales ainsi qu'une riche iconographie. Explorez les fonds du centre de documentation pour prolonger la découverte!

Les biscuits Olibet

Jean-Honoré et son fils Eugène commencent l'aventure industrielle de la famille Olibet par une boulangerie traditionnelle à proximité de Bordeaux. Ils s'inspirent des techniques anglaises de production à grande échelle de biscuits pour créer leur première usine en France en 1872.

Ils rapportent également d'Angleterre l'idée d'un biscuit gourmand là où les productions habituelles étaient peu délicates, surtout destinées aux marins ou aux soldats. Le biscuit Olibet se veut désormais raffiné, déclinant des goûts variés pour que chacun puisse le mettre à sa table et en faire un dessert de prestige.

 

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La parfumerie et les cosmétiques

Coty, Coryse, Worth, Volnay... Suresnes a été dans la première moitié du XXè siècle un haut lieu de la parfumerie française. Le grand inspirateur de toutes ces créations est François Coty, né Spoturno, qui veut que chaque femme puisse trouver son parfum. Il s'associe à Baccarat puis Lalique pour créer des flacons d'exception, fabriqués en série mais décorés à la main. Il s'installe à Suresnes au sein de la "Cité des parfums" qui ne fermera ses portes qu'en 1970. François Coty en fera le siège de sa firme. René Duval, formé chez lui, créera sa propre société en 1919 : elle portera le nom de Volnay. Maurice Blanchet et Jacques Worth, le petit-fils du célèbre couturier, s'associeront à leur tour à René Lalique en 1924 pour produire des parfums de luxe.

 

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La Radiotechnique

La Radiotechnique s'installe à Suresnes en 1921. En 1929, elle reprend la marque Radiola. Deux ans plus tard, l'entreprise fabrique les appareils destinés au marché français pour la société néerlandaise Philips. Dès 1947, la production s'élargit aux tubes cathodiques, postes de télévision, magnétoscopes, autoradios, jeux vidéos et même le fameux Minitel. Devenue dans les années 1980 "La Radiotechnique-Portenseigne Industrielle et Commerciale", elle prend en 1990 le nom de Philips Electronique Grand Public et disparaît définitivement en 1996. Son domaine d'activité demeure lié à Suresnes car le Siège de Philips France est toujours présent rue Carnot.

 

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L'automobile

Dès le milieu du XIXe siècle, la proximité avec la Seine ainsi que le développement des voies routières et ferrées font de Suresnes un lieu idéal pour transférer de Paris les industries gourmandes en espace et polluantes. Les industries automobiles trouvent naturellement leur place, d’autant plus qu’elles sont les héritières des fabricants de bicyclettes qui s’étaient implantées dans ce lieu de villégiature des citadins. En 1900 et 1914, on dénombre 115 constructeurs automobiles installés en bord de Seine dans l’Ouest parisien associés à des centaines de carrossiers, d’ateliers de pièces détachées et d’accessoires divers. Plusieurs grands noms de l’automobile ont leurs ateliers à Suresnes, il s’agit de Darracq associé à Talbot en 1920, Latil, Le Zèbre ou Saurer, fabricant de camion et de véhicules de transports en commun.

 

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L'aéronautique

Dès le début du XXe siècle, Suresnes est au cœur de l'essor de l'aviation. La proximité avec le parc de Bagatelle favorise les expérimentations. Depuis 1902, des expériences réussies ont permis de démontrer que le vol d'un engin plus lourd que l'air est possible, pour cela il manque un élément essentiel : le moteur. A cette même date, l'ingénieur Léon Levavasseur invente un Moteur à propulsion le V8 "Antoinette". De son atelier, situé à Suresnes, sortent les premiers éléments d'un avion qui parcourt quelques mètres en vol. Un autre ingénieur, Louis Blériot, s'associe à cette recherche et en deux mois un moteur V8 de 50 chevaux est conçu. Il équipe l'avion du pilote Santos Dumont qui établit le premier record du monde en 1906 à Bagatelle. En 1909, Louis Blériot effectue la première traversée de la Manche à bord du "Blériot XI". Pionnier dans l'aviation moderne, il installe ses ateliers de construction aéronautique à Suresnes en 1915.

 

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