Suresnes, bénéficiant de sa proximité avec la capitale et ses magasins prestigieux, devient au début du XXe siècle un important lieu de fabrication de parfums et de cosmétiques. L'histoire de la parfumerie dans la ville remonterait au XVIIIe siècle avec Jean-Louis Fargeon, parfumeur de la Reine Marie-Antoinette qui s'installe rue de Saint-Cloud.

En 1905, François Coty, qui a révolutionné la parfumerie l’année précédente en créant La Rose Jacqueminot, rachète le château de la Source, près du pont de Suresnes. Il y fait édifier une usine de parfums qui deviendra une véritable « Cité des parfums » et emploiera jusqu’à 4 800 personnes en 1926. De nombreux flacons, moules de flacons, cosmétiques, photographies et un remarquable ensemble de 644 dessins préparatoires et imprimés publicitaires nous renseignent sur le développement de la marque. 

En 1919, René Duval, ancien directeur de Coty, choisit le nom de Volnay pour l’entreprise familiale qu’il vient de fonder. Il installe ses bureaux et son usine dans une villa de la colline du Mont-Valérien.
De 1919 à 1929, Volnay lance de nombreux parfums dont les flacons seront réalisés par René Lalique.

A partir de 1923, un certain Marcel Hughes Guerlain, homonyme de la célèbre famille de parfumeurs parisiens, s’installe à Suresnes pour y produire des fards, poudres et flacons de parfum.
Guerlain fonde également la marque Salomé dont Mon Homme sera le parfum favori de Mistinguett. La marque est reprise en 1921 par Maurice Blanchet qui la fusionne avec sa propre marque, Coryse, afin de créer Coryse Salomé dont le MUS conserve le flacon La Rose d’Ispahan acquis en 2008.

Maurice Blanchet se rapproche en 1924 à Jean-Philippe Worth afin d’associer les robes de haute-couture de la marque à une fragrance. Dans la nuit dont le flacon est créé par Lalique voit le jour suivi par de nombreuses productions qui connaissent un succès à l’international.