logo
Orléans (45)

Hôtel Cabu, Musée d'histoire et d'archéologie

Bandeau d'illustration de l'espace WM : Hôtel Cabu, Musée d'histoire et d'archéologie
Voir le plan du parcours

Les émaux

Tête d'empereur romain de profil droit, LAUDIN Jacques I, XVIIe siècle, n° INV 6355, Hôtel Cabu - Musée d'histoire et d'archéologie, Orléans
Tête d'empereur romain de profil droit, LAUDIN Jacques I, XVIIe siècle, n° INV 6355, Hôtel Cabu - Musée d'histoire et d'archéologie, Orléans
Vierge à l’Enfant, NOUAILHER Jean Baptiste I, NOUAILHER Jean Baptiste II, XVIIe siècle, n° INV 6370, Hôtel Cabu - Musée d'histoire et d'archéologie, Orléans
Vierge à l’Enfant, NOUAILHER Jean Baptiste I, NOUAILHER Jean Baptiste II, XVIIe siècle, n° INV 6370, Hôtel Cabu - Musée d'histoire et d'archéologie, Orléans
Saint Michel, XIXe siècle, n° INV 6373, Hôtel Cabu - musée d'histoire et archéologie, Orléans
Saint Michel, XIXe siècle, n° INV 6373, Hôtel Cabu - musée d'histoire et archéologie, Orléans
Saint Jean Baptiste, LAUDIN Noël, XVIIe siècle, n° INV 6366, Hôtel Cabu - Musée d'histoire et d'archéologie, Orléans
Saint Jean Baptiste, LAUDIN Noël, XVIIe siècle, n° INV 6366, Hôtel Cabu - Musée d'histoire et d'archéologie, Orléans

Technique de l’émail

L’origine du terme d’émail traduirait l’action de fondre. L’émaillage est l’opération qui consiste à étaler à la spatule des couches d’émail (sous forme de poudre), une matière opaque ou translucide, colorée par des oxydes métalliques ou non sur un support d’or, d’argent, de cuivre ou de fer. Cette poudre se liquéfie à la cuisson et se solidarise avec le métal en refroidissant.  Cette technique permettait de protéger, colorer ou donner de l’éclat de façon inaltérable à des objets. L’éclat et les couleurs utilisées ont donné tout leur succès à cette technique d’ornementation.

L’émail champlevé et peint sur cuivre

L’émail de Limoges est une technique de travail de l’émail dit champlevé qui est apparu au milieu du XIIe siècle. Cette technique consiste à placer l’émail (ou champs) creusé dans une plaque de métal relativement épaisse, en général composée de cuivre, les parties épargnées (non émaillées), étant dorées au mercure. En conséquence, ce procédé de fabrication ôte peu de matière pour y incruster de l’émail.

Cette technique connaît un véritable essor notamment par son faible coût de production, et aide à l’émergence des ateliers limousins. Ce développement est également favorisé par le concile de Latran IV en 1215 qui autorise l’emploi de l’émail champlevé pour les vases sacrés. Le faible coût, la vivacité des couleurs, et la diversité des objets ont séduit à travers toute l’Europe. Néanmoins, son succès va diminuer aux XIVe et XVe siècles dû à la préférence d’autres techniques qui n’ont pas semblé être mises en pratique par les ateliers limousins.

Cependant, Limoges connaît, à la fin du XVème siècle, un nouvel essor avec l’adoption progressive de la technique de l’émail peint sur plaques de cuivre. Jusqu’à la fin du XVIIIème siècle, les ateliers de Limoges inondent l’Europe de leurs productions qui ne sont guère pratiquées ailleurs qu’à Venise au XVIème siècle. L’émail est une technique qui fait appel à un savoir-faire spécifique et qui permet de transposer à une échelle différente une composition créée par un autre artiste, généralement peintre.

L’émail limousin : sujets et formes

Essentiellement consacré à des sujets religieux aux XVème et XVIème siècles, l’émail traite aussi de sujets mythologiques ou  d’évènements contemporains à partir du XVIIème siècle. La forme des objets offre une grande diversité : tableaux, retables, triptyques, plaques, vaisselle d’apparat (plats, aiguières, assiettes, gobelets).  Viennent par la suite, des formes moins traditionnelles telles que des revers de miroirs, des plaques de bourse et des plaques de montre ; puis des éléments de petites tailles comme des coupes, des gobelets sur pied court, des navettes et des bénitiers, des plaques ornant bourses et râpes à tabac.

Dès le XVIème siècle, des émaux sont peints en grisaille. Leur principe décoratif est la monochromie, obtenue à partir d’un procédé technique qui consiste à superposer une couche blanche sur une couche noire et, par un important travail à la spatule et à l’aiguille, après séchage mais avant cuisson, à jouer de cette opposition en clair-obscur. Cette technique particulière semble disparaître au XVIIIème siècle, surtout sur les petits objets.

Les émaux peints de l’atelier de Limoges forment un ensemble remarquable d’objets représentatifs de l’art de la Renaissance française. Depuis des siècles, des collectionneurs d’art, dont certains prestigieux tels que François Ier ou Catherine de Médicis, commandaient ces pièces faites d’émaux.

Les émaux de l’Hôtel Cabu

L’Hôtel Cabu - Musée d’Histoire et d’Archéologie a hérité d’une grande collection d’émaux peints, représentative des ateliers de Limoges. À l’exception du triptyque de L’annonciation donné par Denis Dhéron en 1825, tous les autres émaux ont été légués en 1948 par Alexis Pierre, propriétaire à la Ferté-Saint-Aubin, du château des Aisses qui abritait les collections familiales patiemment accumulées depuis trois générations.

La forme de la plaque de cuivre est la plus répandue, mais la collection contient aussi des émaux sur gobelets, assiettes, ou encore sur un bénitier. Les sujets sont largement dédiés à la religion et à la mythologie, bien qu’un gobelet ait été recouvert ultérieurement par le portrait de Jeanne d’Arc.

 

Cette exposition virtuelle a été réalisée avec le soutien technique de Valérie Maillochon, chargée de mission de l'association Musées en Centre-Val de Loire.

Dominique Plancher, responsable des collections Hôtel Cabu, Musée d’histoire et d’archéologie

La Nativité (6305)
La Nativité (6305) | La Nativité (6305)
Assiette - Le Sacrifice offert par Caïn et Abel (recto) ; Profil de femme (verso) (6331)
Assiette - Le Sacrifice offert par Caïn et Abel (recto) ; Profil de femme (verso) (6331) | Assiette - Le Sacrifice offert par Caïn et Abel (recto) ; Profil de femme (verso) (6331)
Scènes de la vie de Jeanne d'Arc (94.15.1)
Scènes de la vie de Jeanne d'Arc (94.15.1) | Scènes de la vie de Jeanne d'Arc (94.15.1)
Jeanne d'Arc (A.6892)
Jeanne d'Arc (A.6892) | Jeanne d'Arc (A.6892)
Jeanne d'Arc d'après la statue de Gois (A.6891)
Jeanne d'Arc d'après la statue de Gois (A.6891) | Jeanne d'Arc d'après la statue de Gois (A.6891)
Gobelet à pied : Jeanne d'Arc et Sémiramis (A.6890)
Gobelet à pied : Jeanne d'Arc et Sémiramis (A.6890) | Gobelet à pied : Jeanne d'Arc et Sémiramis (A.6890)
Tête d'empereur romain de profil droit (6355)
Tête d'empereur romain de profil droit (6355) | Tête d'empereur romain de profil droit (6355)
Vierge à l'Enfant (6370)
Vierge à l'Enfant (6370) | Vierge à l'Enfant (6370)
Saint Michel (6373)
Saint Michel (6373) | Saint Michel (6373)
Saint Jean-Baptiste (6366)
Saint Jean-Baptiste (6366) | Saint Jean-Baptiste (6366)

La Nativité

Illustration

Cette plaque d’émail a été réalisée à Limoges dans le quatrième quart du XVIème siècle. Elle est peinte sur une plaque de cuivre, et les matériaux utilisés sont des émaux polychromes et des rehauts d’or.

Jeanne d’Arc d'après Jean-Auguste-Dominique Ingres

Illustration

Les ateliers de Limoges se démarquent ici en réalisant la réduction en émail d’une œuvre d’un peintre néoclassique célèbre, Jean-Auguste-Dominique Ingres.

Les sacrifices offerts par Caïn et Abel

Illustration

Cet émail est attribué à Jean Miette, artiste de la Renaissance française dont l’activité est attestée à partir des années 1560. Cette production s’inscrit dans la tradition de l’émail limousin de l’atelier de Limoges.

Jeanne d’Arc d'après Edme Gois

Illustration

À la fin du XVe siècle naît la technique de l’émail peint sur plaques de cuivre. Cette production a inondé toute l’Europe jusqu’à la fin du XVIIIe siècle.

Scènes de la vie de Jeanne d’Arc

Illustration

Ce triptyque se compose de trois émaux assemblés sur une structure en bois. La plaque de gauche représente Jeanne, agenouillée devant saint Michel qui la missionne pour sauver le territoire français.

Sémiramis et Jeanne d’Arc la Pucelle

Illustration

Ce gobelet à pied de la deuxième moitié du XVIIème siècle, est issu d’une production des Laudin, famille d’émailleurs de Limoges. Il est fait sur du cuivre, et les émaux sont polychromes avec des rehauts d’or.