Pourquoi autant de disparitions ?
Destructrices en vies humaines et responsables de grands dégâts économiques et sociaux, les deux guerres mondiales n’ont pas non plus épargné les musées. Dans le Nord de la France, leurs bâtiments comme leurs collections furent victimes de dommages, provoqués par les opérations militaires menées sur le territoire (invasions d’août 1914 et de mai 1940, présence de la ligne de front entre 1914 et 1918, bombardements et combats pour la libération du territoire à partir de l’été 1944).
Lors de la Première Guerre mondiale, les musées d’Albert, Arras, Bailleul, Maubeuge, Péronne et Saint-Quentin furent détruits et ceux d’Amiens, Avesnes-sur-Helpe, Bergues, Boulogne-sur-Mer, Cambrai, Douai, Dunkerque, Hazebrouck, Lille, Valenciennes plus ou moins endommagés1. Entre 1940 et 1944, les musées d’Abbeville, Bavay, Beauvais, Calais, Cassel, Douai, Dunkerque et Péronne furent détruits et ceux d’Arras, Bergues, Boulogne-sur-Mer, Doullens et Senlis plus ou moins endommagés.
Ces événements impactèrent en premier lieu les collections régionales dont plusieurs dizaines de milliers d’items ont depuis disparu : soit détruits (par exemple lors des bombardements et/ou incendies des édifices qui les abritaient), soit volés ou égarés du fait de la confusion née des conflits. Malgré l’ampleur des disparitions constatées, aucun bilan d’ensemble ni travail d’établissement des circonstances précises n’en existe encore.
Signe de l’intérêt de l’institution muséale pour cette question, un colloque sur le sujet a toutefois été programmé pour la première fois au musée du Louvre en juin 2022 revenant sur l’importance des conflits de 1870 à 1945 pour expliquer le grand nombre de pertes enregistrées dans les collections patrimoniales françaises.
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1 Voir l'exposition virtuelle "Les musées dans la tourmente"
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Sommaire de l'exposition
Anne Labourdette
