Eugène Carrière (1849-1906)

Marguerite Carrière ; © Audrey Bonnet

Un peintre à la croisée du symbolisme et de l'Art nouveau

Suite à la donation Charles Oulmont en 1969 complétée de celle de sa veuve en 1989, le musée des Avelines possède la 3ème collection d'œuvres d'Eugène Carrière après le musée d'Orsay et le Petit Palais. Réunissant de douze toiles, trois lithographies, quarante-trois dessins et dix-sept manuscrits, elle témoigne de la production de ce peintre, élève d’Alexandre Cabanel (1823-1889) à l’École des beaux-arts de Paris, qui se trouve à la croisée du symbolisme et de l'Art nouveau.

Remarqué par la critique qui le surnomme "peintre des Maternités" et apprécié des collectionneurs, il est proche des personnalités politiques et culturelles de son époque, dont il fait les portraits, tels Georges Clémenceau (1841-1929), Paul Verlaine (1844-1896), Paul Gauguin (1848-1903) et Anatole France (1844-1924). Dans les années 1880, il se lie avec Auguste Rodin (1840-1917) dont il partage les conceptions esthétiques.

Il participe aux expositions universelles de 1889 et 1900 ainsi qu’au Salon de la Libre Esthétique à partir de 1896. Il y fréquente le cercle symboliste autour de Georges Rodenbach (1855-1898), Constantin Meunier (1831-1905), Albert Mockel (1866-1945) et le poète Emile Verhaeren (1855-1916), avec lequel il entretient une amitié profonde.

Rapidement, son œuvre évolue vers une monochromie de terre et d’ocre qui retient les jeux d’ombre et de lumière. Devenu artiste de référence, il crée sa propre académie en 1890. Il forme alors ceux qui deviendront les Fauves et seront présentés au Salon d’automne, dont il devient le premier président en 1899.

 

Œuvres choisies

Mon très cher et très grand Eugène Carrière, qui nous quitta si vite, montra du génie à peindre sa femme et ses enfants. Il lui suffisait de célébrer l’amour maternel pour être sublime. Les maîtres sont ceux qui regardent avec leurs propres yeux ce que tout le monde a vu et qui savent apercevoir la beauté de ce qui est trop habituel pour frapper les autres esprits.
Auguste Rodin, 1911