Précisions de l'oeuvre

Détails de l'oeuvre

Titre : 
Numéro d'inventaire : 
69.1.1

Précisions concernant l'auteur : 
Gournay sur Marne, 1849 ; Paris, 1906

Domaine : 
Période (siècle ou millénaire) : 
Millésime de l'oeuvre : 
1880 vers

Technique et matériaux : 
Dimensions : 
H. 155,5 cm ; l. 184 cm (hors cadre) ; H. 177.5 cm ; l. 206 cm (avec cadre)

Représentation - Iconographie : 
famille ; maternité

Auteur de l'image : 
Notes : 
Cette œuvre est une esquisse de grande dimension pour un important tableau éponyme, exposé au Salon de 1892 et aujourd'hui conservé au musée Arthur Rimbaud de Charleville-Mézières.
Dans une composition expressive, Carrière explore une fois encore le thème de l'amour maternel qui devient ici plus théâtral, plus sentimental et complexe, voire empreint d'étrangeté. Madame Carrière est assise sur une chaise et se penche en avant pour déposer un baiser sur la joue de son fils Jean-René, âgé de quatre ans, dont elle a enserré le menton avec un peu de véhémence. Le visage du garçon semble marquer une hésitation, comme s'il était gêné par la présence de Lucie, sa petite sœur, assise sur les genoux de sa mère l'enlaçant d'une geste ample de l'autre main.
La droite du tableau s'ouvre sur un arrière-plan sombre, encore plus suggéré dans la version définitive, dans lequel apparaît Nelly, âgée de six ans, le dos tourné. Avec cette toile, Carrière devient le peintre des sentiments antagonistes entre la mère et les enfants qui, réunis par l'ampleur du geste, ne parviennent pourtant pas à se rejoindre. Il dépeint une certaine jalousie enfantine envers l'amour de la mère.
Le critique Gustave Geffroy (1855-1926) a consacré à la version finale de l'œuvre une description pénétrante qu'il achève ainsi : « Ce qu'elle tient si près d'elle et ce qu'elle embrasse, cette mère tragique comme une sibylle, c'est son existence qui recommence, et c'est la raison de sa prévoyante tendresse, de son amour donné à profusion, de son visage de savante douleur. » (dans La Vie artistique, 1892).

Collection : 
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