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Dur, dur d’être un enfant
Ernest Hébert
(1817-1908)
Étude pour "Crescenza à la prison de San Germano"
1854
crayon noir, sanguine et craie blanche, sur papier anciennement gris
inv. 229
En 1854, Ernest Hébert s’installe dans une auberge de San Germano, petit village des Abruzzes. Il y découvre Crescenza, une enfant de huit ans assise devant la lucarne de la geôle où est enfermée sa mère.
Le peintre s’approche, s’efforce de mettre la prisonnière en confiance, et lui demande l’autorisation de faire poser sa fille, qu’il comble de cadeaux, dont un habit neuf pour le tableau. Plus tard, entendant parler d’un projet de transfert, il obtiendra du juge de paix local que la mère reste sur place, et soit finalement libérée.
À la lueur de ce récit, on comprend mieux l’attitude de cette enfant craintive, légèrement déhanchée contre la grille qui retient sa mère, prostrée dans l’obscurité du cachot. Et on lit, dans ce visage parfaitement dénué d’expression, la distance séparant l’artiste de son modèle. Le journal de voyage du peintre résume la rencontre : "Elles posent comme devant des anthropophages."
La toile achevée, aujourd’hui perdue, obtient une médaille de première classe à l'Exposition universelle de Paris. Le musée national Ernest Hébert en possède une réduction partielle (huile sur bois, 41 x 32,2 cm, inv. RF 1978-58).