Les ports
Paul César Helleu
“Voiliers au port”
huile sur toile
inv. 2010.1.22
L’été venu, Helleu préfère ancrer dans les ports, plutôt qu’entreprendre de longues excursions (fig. 1). La diversité des bateaux amarrés à Trouville, Deauville ou encore Cowes lui inspire plusieurs études. Il reproduit ici la proue d’un yacht qui ressemble à s’y méprendre au sien : l’aménagement du pont est identique sur “L’Étoile”, qu’Helleu représente dans un autre tableau (fig. 2). De gauche à droite, on reconnaît le roof en bois sombre, qui abrite la descente dans le yacht, les écoutilles à claire-voie, la boussole dans son habitacle doré, et la barre franche, qui permet d’orienter le navire.
Plusieurs auteurs admiratifs, influencés par la vogue japonaise, ont comparé la forme et les couleurs (blanc, or et noir) de ce yacht d’acajou aux objets d’art nippons : Albert Flament assimile ainsi la couleur claire du pont au soleil à une “natte japonaise” (Flament, 1927, p. 1). Si cette inspiration japonaise relève plus de l’imagination des auteurs que du yacht lui-même, elle n’est pas moins visible dans cette toile : le choix d’un cadrage resserré et d’une perspective en légère plongée sont des techniques empruntées à l’art japonais, qui permettent à Helleu de décrire le pont avec dynamisme et précision.