Le berceau de la villégiature balnéaire
Paul César Helleu
“La Villa Erlanger, Deauville”
avant 1912
huile sur toile
inv. 2010.1.43
Malgré ses origines bretonnes, c’est en Normandie qu’Helleu passe la belle saison (fig. 1), dans une atmosphère élégante et huppée, sans équivalent dans sa Bretagne natale.
L’essor touristique de la région est sous-tendu par le développement du chemin de fer, qui favorise une nouvelle forme de villégiature : l’attrait des bains de mer encourage la haute société parisienne à préférer le littoral à la campagne pour se ressourcer et se dépayser. Soucieuse de son confort, elle se fait construire de somptueuses villas qui transforment peu à peu les villages côtiers en centres touristiques élitistes.
C’est le cas de Deauville, “la plage fleurie” devenue capitale mondaine du littoral dans les années 1850, sous le patronage du duc de Morny (1811-1865). C’est sa villa qu’Helleu reproduit ici, en peignant ses célèbres jardins fleuris. D’abord connue comme la villa Sergueievna, elle fut rebaptisée Louisiane par son second propriétaire, le baron d’Erlanger (1832-1911), avant d’être finalement détruite en 1912.
Helleu lui-même séjourne régulièrement à Deauville et dans ses environs, à Trouville, Dieppe ou encore Benerville, où il réside en 1886 chez ses beaux-parents, à la villa Saint-Augustin, dont une carte postale a gardé la trace.