Musée Bonnat-Helleu
musée des beaux-arts de Bayonne
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Jean-Baptiste Greuze
"Le Départ du proscrit"
vers 1775-1780
plume, pinceau et encre brune, lavis brun et gris, sur esquisse à la pierre noire
inv. RF 51000

Dans l'Antiquité grecque et romaine, la proscription était une condamnation à mort, sans forme judiciaire et pouvant être mise à exécution par quelque citoyen que ce fût ; le concept de proscription s'étendit non seulement à la condamnation de coupables mais surtout d'adversaires politiques dont les biens étaient le plus souvent confisqués. Greuze (1725-1805) a peut-être voulu évoquer dans ce dessin le bannissement du procureur général pour le parlement de Bretagne, Louis-René de Caradeuc de La Chalotais (1701-1785), exilé en Saintonge avec son fils et quatre conseillers de ce parlement, jusqu’en 1774. Quoi qu’il en soit, la demeure somptueuse que cet homme accablé s'apprête à quitter évoque l'architecture de l'Antiquité que le néoclassicisme s'attachait à ressusciter ou, au moins, de laquelle il s'inspirait.
À son habitude, Greuze avait conçu un pendant a ce projet de composition, un « Retour du proscrit », de mêmes techniques et dimensions. Ni l'une, ni l'autre de ces compositions ne semblent avoir été peintes ou gravées. Le Retour du proscrit ne nous est pas connu aujourd'hui. Greuze commença à imaginer des compositions en pendants - sinon en suites - dès le succès de « L’Accordée de village », peinture commandée par le marquis de Marigny, frère de Madame de Pompadour et surintendant des Bâtiments du roi (1782, musée du Louvre).