Musée Bonnat-Helleu, musée des beaux-arts de Bayonne
© Bayonne, musée Bonnat-Helleu / cliché A. Vaquero
 

Musée Bonnat-Helleu
musée des beaux-arts de Bayonne
5 rue Jacques Laffitte
64100 Bayonne
05 59 46 63 60

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Giandomenico Tiepolo et le sacré

Ecce Homo ; © Bayonne, musée Bonnat-Helleu / cliché A. Vaquero
Ecce Homo
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© Bayonne, musée Bonnat-Helleu / cliché A. Vaquero
Sainte Famille aux anges ; © Bayonne, musée Bonnat-Helleu / cliché A.-I. Urruspil
Sainte Famille aux anges
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© Bayonne, musée Bonnat-Helleu / cliché A.-I. Urruspil
Groupe de fidèles agenouillés devant un crucifix ; © Bayonne, musée Bonnat-Helleu / cliché A.-I. Urruspil
Groupe de fidèles agenouillés devant un crucifix
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© Bayonne, musée Bonnat-Helleu / cliché A.-I. Urruspil
La Vierge et saint Joseph quittant les parents de la Vierge (Le Magnificat) ; © Bayonne, musée Bonnat-Helleu / cliché A. Vaquero
La Vierge et saint Joseph quittant les parents de la Vierge (Le Magnificat)
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© Bayonne, musée Bonnat-Helleu / cliché A. Vaquero
La Résurrection du fils de la veuve de Naïm ; © Bayonne, musée Bonnat-Helleu / cliché A. Vaquero
La Résurrection du fils de la veuve de Naïm
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© Bayonne, musée Bonnat-Helleu / cliché A. Vaquero
L'Apothéose d'un saint guerrier ; © Bayonne, musée Bonnat-Helleu / cliché A. Vaquero
L'Apothéose d'un saint guerrier
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© Bayonne, musée Bonnat-Helleu / cliché A. Vaquero

 

        La Passion du Christ inspirera quelques chefs-d’œuvre à Giambattista Tiepolo, dont une série de toiles monumentales pour l'église Sant'Alvise à Venise en 1737-1738. Son fils Giandomenico y consacrera entre 1747 et 1749 tout un cycle de toiles, parmi ses premières peintures publiques, dans l'oratoire du crucifix de San Polo. Son "Ecce homo" se ressent de l'influence des maîtres vénitiens de la Renaissance, tels Titien et Véronèse, mais aussi des estampes de Rembrandt très appréciées par la famille Tiepolo.

 

        Le thème de la Fuite en Égypte occupe aussi une place de choix dans l’œuvre de Giandomenico, qui lui a même dédié en 1753 un recueil de gravures, "Idee pittoresche sopra la fugga in Egitto..." Notre "Sainte Famille aux anges" se rattache peut-être à ce sujet, la composition évoquant le déplacement sur terre et sur l'eau de la Vierge, du Christ et de saint Joseph décrite dans les "Idee pittoresche". Le style et les dimensions de ce dessin le rapprochent d'une série de feuilles représentant saint Antoine de Padoue que réalise Giandomenico peu après son retour de Madrid en 1770.

 

        En 1757, Giambattista Tiepolo fait l'acquisition d'une demeure à Zianigo, entre Venise et Padoue. Giandomenico en héritera et pourvoira à sa décoration pendant près d'une quarantaine d'années, entre 1759 et 1797 au moins. Aujourd'hui visibles à la Ca’Rezzonico à Venise, ces fresques mêlent sujets mythologiques, théâtraux et religieux. La chapelle fut ainsi ornée de scènes de la vie du saint vénitien Jérôme Émilien, fondateur de l'Ordre des clercs réguliers de Somasque, auquel appartenait un frère de Giandomenico. L'une de ces peintures en grisaille, "Saint Jérôme Miani officiant une messe pour des jeunes garçons", exécutée en 1759, présente des analogies avec un dessin du musée, qui en constitue peut-être l’étude préparatoire.

 

        Giandomenico a réalisé plus de 300 grands dessins liés au Nouveau Testament, dont deux aujourd'hui au musée. Non décrite dans la Bible, la scène de "La Vierge et saint Joseph quittant les parents de la Vierge" est traitée à la fois avec pittoresque dans la présence de l'âne et du chien, sur un mode miraculeux incarné par les anges, et surtout avec émotion dans les attitudes graves des protagonistes au moment du départ. "La Résurrection du fils de la veuve de Naïm" s’inspire d’un miracle du Christ rapporté dans l’évangile selon saint Luc : aux abords de la ville de Naïm, Jésus croise le cortège funéraire du fils unique d'une veuve, et ressuscite le mort qui se lève au milieu du cortège en suscitant une acclamation à la gloire de Dieu. La composition, inspirée par Véronèse, rivalise avec les maîtres anciens dans son approche mystique et humaine de l'histoire sacrée.

 

        Comme son père Giambattista Tiepolo avant lui, les talents de peintre de Giandomenico ont été mis à contribution pour peindre d'immenses plafonds dans des églises. "L'Apothéose d'un saint guerrier" constitue une esquisse pour ce type de décor. Dans une vue en contre-plongée, un saint en armure est conduit dans le ciel par des anges auprès de Dieu le Père ; un ange tient la palme du martyre, récompense offerte à celui qui a donné sa vie pour sa foi. Sous le saint, en bas à droite, se tiennent les trois vertus théologales célébrées par l’Église : la Foi, portant une croix ; l'Espérance, avec une ancre ; et la Charité, tenant un enfant.