Le cheval, meilleur ami du peintre
Eugène Delacroix
“Cheval tourné à gauche”
vers 1825
crayon, lavis brun, aquarelle, rehauts de gouache rouge et gomme arabique, sur papier
inv. 207
Théodore Géricault
“Cheval pie au repos à l’écurie”
1er quart 19e siècle
crayon graphite, lavis brun, aquarelle et rehauts de gouache blanche, sur papier
inv. 2099
La représentation de ce cheval de trait est influencée par son ami et mentor Théodore Géricault (1791-1824). De nombreuses esquisses destinées à un usage privé témoignent du vif intérêt de Delacroix pour cet animal et de sa joie infatigable à l'observer et à le dessiner, dans toutes sortes d’attitudes. Dans son “Journal”, dès le 5 octobre 1822, Delacroix s’exhorte à aller étudier des chevaux à la poste ou alors, comme au 15 avril 1823, à aller aux écuries tous les matins.
Cependant, Delacroix ne partage pas la passion de Géricault pour l’équitation. Contrairement à son camarade, il ne représente que rarement le type du cheval de trait. Ce motif ne réapparaît pas dans l’œuvre de l’artiste au cours des décennies suivantes : après les années 1820, Delacroix s’intéresse à des chevaux plus fougueux, principalement des étalons arabes.
Bien qu’éprouvant toujours de l’admiration pour Géricault, il se montre parfois critique, dénonçant dans les lithographies de son aîné le manque de proportion et l’excès de détail. Ses griefs sont résumés au mot “Cheval” dans les notes qu’il rédige en vue d’établir son “Dictionnaire des Beaux-Arts” : “Géricault trop savant. Rubens et Gros supérieurs.”