Le portrait se place à l’articulation de l’individu et de la société. Tout retentit dans le portrait, les conflits sociaux ou politiques, les doutes, l’esthétique du moment, la perception de l’homme et du monde … !

Le portrait sera plutôt physique, plutôt social, plutôt moral, sans que des frontières précises puissent être établies. À des époques diverses et dans des buts divers, des créateurs se sont essayés à cette manière d’accorder une forme à l’être.

L’émergence de la photographie a révolutionné l’art du portrait peint ; mais loin de disparaître, le portrait s’est engagé dès la fin du XIXe, sur de nouvelles voies ; libéré de l’obligation de ressemblance et d’imitation absolue, le portrait fournit essentiellement à l’artiste un prétexte à ses recherches ; ils nous parlent alors moins du modèle que du peintre lui-même, tout particulièrement dans les autoportraits.

En campant un personnage, l’artiste cherche à représenter la vie, à opposer cette image au "champ de mort ".

Au cours du temps, beaucoup de portraits sont devenus anonymes, l’individualité est alors transcendée pour être mise à profit d’une oeuvre, qui acquit une existence de plein droit et représente plus qu’une simple image.