PE 44

La Sainte Famille

toile (peinture à l'huile)

Hauteur en cm 10 ; Largeur en cm 9.1

Le tableau apparaît en 1603 dans la collection du Cardinal Pietro Aldobrandini et demeura dans la villa de cette famille romaine jusqu’au XIXe siècle. Il fut acheté à Rome au début du XIXe siècle par les envoyés du roi de Naples et fit partie de la collection de Salerne. L’attribution à Perino del Vaga paraît assurée. La composition est proche de celle conservée à Vaduz, Liechtensteinische Staatlische Kunstsammlung. Un dessin de l’Albertina de Vienne pourrait être une feuille préparatoire aux deux œuvres, à moins que ce ne soit une reprise de l’atelier de Perino d’après les tableaux. Peut-être un élève de l’artiste a-t-il également participé à l’exécution de la toile de Chantilly, comme souvent chez le maître. Perino del Vaga s’est consacré aux tableaux de chevalet surtout pendant sa période génoise, vers 1535 environ, mais l’œuvre a pu aussi être exécutée à Rome vers 1539-1540. C’est l’époque où Perino développe son atelier car le pape Paul III lui a commandé de décorer le château Saint-Ange. Il semble alors se dégager de l’influence de Raphaël, comme le montre ses compositions plus libres. L’iconographie reste assez mystérieuse : de la main droite, la Vierge tient un livre qui représente à la fois l’éducation qu’elle donne à son fils et les Evangiles, et de la gauche une boule qui pourrait être une figuration du globe terrestre ; dans la version de Vaduz, il s’agit d’une pomme. Mais la présence du globe, en général surmonté d’une croix, suppose celle de saint Jean-Baptiste, et ces éléments n’apparaissent pas ici. Il pourrait s’agir d’un fruit, mangue ou grenade, qui accompagnerait les prunes posées sur le bord du parapet ; leur couleur violacée pourrait symboliser la Passion. ; SREP : Nouveau Testament

(Aldobrandini cardinal Pietro (1603) ; Aldobrandini Ippolito, Rome (1626) ; Aldobrandini Olimpia, Rome (vers 1665) ; Day Alexander (1802) ; Naples Ferdinando IV de ; Deux-Siciles Francesco I des ; Salerne Leopoldo prince de (1854) ; Aumale duc d') ; Henri D'orléans Duc D'aumale

Raphaël à Chantilly. Le maître et ses élèves. Mathieu DELDICQUE. Les Carnets de Chantilly, éditions Faton, 2020. (p.89) (CAT. GRUYER n° 44 ; BOISSARD-LAVERGNE n° 59)