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Esaü et Jacob : un droit d'aïnesse échangé contre un plat de lentille

Jacob Jordaen, Isaac bénissant Jacob, 1660, huile sur bois, 66 x 97 cm, Lille, Palais des Beaux-Arts
 
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Jacob Jordaen, Isaac bénissant Jacob, 1660, huile sur bois, 66 x 97 cm, Lille, Palais des Beaux-Arts

Pour certains héros de l’Ancien Testament, certains repas doivent avoir un goût amer ! Un tableau du peintre flamand Jacob Jordaens (1593-1678) conservé au Palais des Beaux-Arts de Lille, illustre la déconvenue d’Esaü, fils d’Isaac et de Rebecca, suite à un plat préparé à son insu…

Sentant sa fin venir, le patriarche Isaac demande à son fils aîné Esaü de chasser et de lui préparer un plat de gibier, après quoi il lui promet sa bénédiction. Ayant entendu la promesse, Rébecca s’empresse de la rapporter à Jacob, son fils préféré, pour lequel elle met au point un stratagème : afin qu’il obtienne la bénédiction paternelle à la place de son frère, elle lui propose de cuisiner deux chevreaux de leur troupeau qu’il ira proposer à Isaac, pendant que son frère est à la chasse. Face à l’objection de Jacob lui rétorquant que son père, malgré sa cécité, le reconnaîtra par le toucher puisque son frère est poilu et lui non, Rébecca lui propose de recouvrir ses bras avec la peau des bêtes tuées pour le repas. La stratégie de Rébecca s’avère payante puisqu’Isaac, dupé, donne sa bénédiction à Jacob.

L’œuvre de Jordaens semble combiner deux moments du récit : la bénédiction de Jacob par son père et le départ d’Esaü, entraperçu par la fenêtre. L’artiste place au premier plan de sa composition une table servi avec les restes d’un repas, enjeu crucial du dénouement. Le chien de chasse dans l’angle inférieur gauche, en plus d’ajouter une note pittoresque, évoque l’absence d’Esaü. L’orientation de sa tête dirige notre regard vers le nœud de l’intrigue.

À première vue injuste, l’histoire que met en scène Jordaens ne l’est pourtant pas tant. Un récit antérieur de l’Ancien Testament relate, en effet, qu’un jour, Ésaü rentra affamé de la chasse. Jacob, qui était en train de préparer un plat de lentilles, lui proposa de le nourrir à condition qu’il lui cède son droit d’aînesse. Esaü accepta cette transaction. Malgré ces rebondissements, l’histoire d’Esaü et de Jacob se termine bien, puisque les frères (qui sont en fait jumeaux) finissent par se réconcilier après quelques années.

 

Alexandre Holin pour l'ACMHDF

Jacob Jordaen, Isaac bénissant Jacob, 1660, huile sur bois, 66 x 97 cm, Lille, Palais des Beaux-Arts
Isaac bénissant Jacob | Isaac bénissant Jacob
Isaac accorde aux instances d'Esaü une seconde bénédiction
Isaac accorde aux instances d'Esaü une seconde bénédiction | Isaac accorde aux instances d'Esaü une seconde bénédiction
Réconciliation de Jacob et d'Esaü
Réconciliation de Jacob et d'Esaü | Réconciliation de Jacob et d'Esaü