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Expositions virtuelles des Musées de la Région Centre

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L'apparat militaire

Epée des Cent Suisses de la Maison du roi, sous Louis XV, vers 1720, musée des arts décoratifs, Bourges
Epée des Cent Suisses de la Maison du roi, sous Louis XV, vers 1720, musée des arts décoratifs, Bourges

Armement et uniformes d'apparat

Depuis le XVIIe siècle, certains militaires peuvent disposer de plusieurs uniformes : l'un pour la guerre ou le service ordinaire et l'autre pour paraître lors de circonstances d'exception. Ce costume d'apparat est destiné à être porté, entre autres, lors des cérémonies protocolaires et des défilés... Il a une fonction éminemment ostentatoire qui se veut le reflet de la puissance et de la tradition du corps d'armée auquel il appartient. Coiffes, plumes, boutons dorés, casques, épaulettes et couleurs chatoyantes font partie de ce décorum obéissant à un langage très codifié. De nos jours, certaines unités affichent encore, lors des défilés, des uniformes similaires à ceux de la fin du XIXe siècle, ainsi que des armes comme le sabre qui n'est, bien sûr, plus employé sur les champs de bataille, mais reste un symbole fort de leurs identités.

De la même manière que la tenue, l'arme n'est pas uniquement destinée aux champs de bataille. Dès le Moyen-Âge, l'armement connaît une évolution contradictoire qui le conduit d'une part à la recherche d’efficacité et d'autre part à celle d'un raffinement décoratif. On voit alors l'apparition d'armes particulièrement luxueuses issues de la collaboration entre armuriers et orfèvres et destinées à la fois au combat et au luxe exigé par la vie de cour. L'arme, qui devient un accessoire personnel reflétant le rang, la richesse et le goût de son porteur, constitue un butin recherché lors des conflits. Par la suite, certains régiments protocolaires, tels que les Cent-Suisses de la Maison du Roi reçoivent dans le cadre de leur fonction de protection du souverain, des armes d'apparat identiques, marquant leur appartenance à la compagnie, comme cette épée en bronze doré conservée dans les musées de Bourges à l'effigie de Louis XV. À la Révolution, ces distinctions sont supprimées par souci d'égalité entre les soldats. De l'Empire jusqu'à nos jours, des armes de prestige sont offertes en récompense aux soldats méritants. L'arme ne désigne plus la qualité de son détenteur, mais son mérite.


Décorations militaires

Les distinctions militaires sont à la fois des récompenses individuelles et des signes d’appartenance à une élite.

Les ordres de chevalerie apparaissent à partir du XIVe siècle. Émanations de l’idéal chevaleresque dédié à la protection des faibles et de l’Église, ils rétablissaient une fidélité exclusive envers le grand-maître de l'ordre, c'est-à-dire le prince créateur ou l'un de ses successeurs et les chevaliers. L'ordre de la Toison d'or a été fondé à Bruges en 1430 par le duc de Bourgogne, Philippe le Bon afin de s'attacher les membres de la noblesse de ses états. Le choix de Jason et de la Toison d'or est inspiré par la mythologie grecque. Si les insignes et les emblèmes sont nombreux, les membres portent tous un collier d'or auquel est suspendu une dépouille de bélier. Le portrait gravé du duc de Penthièvre, conservé au musée d'art et d'histoire de Dreux, présente cette distinction.

Premier ordre de la monarchie française, l'ordre du Saint-Esprit est initié en 1578 par Henri III pour fidéliser les chefs de guerre catholiques autour de la monarchie durant les guerres de Religion. Les membres doivent avoir moins de trente cinq ans et être d'une noblesse héréditaire remontant à leur arrière-grand-père. L'insigne, fixé à un ruban bleu clair, s’inspire de la croix de l'ordre des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem (ordre de Malte). Les quatre branches bifides de la croix, séparées par des fleurs de lys, entourent au centre une colombe orientée vers le sol. L'ordre fut supprimé sous Louis-Philippe, en 1830. Le roi des Français se fait représenter, dans ses différents portraits officiels, décoré de la Légion d'Honneur, la plus haute distinction française, créée en 1802 par Napoléon Bonaparte afin de récompenser les services éminents militaires ou civils rendus à la nation.

La croix de la Légion d'Honneur est également portée par Jean Theurel, vétéran du régiment de Touraine, dans son portrait réalisé en 1788 et conservé au musée des Beaux-Arts de Tours. Cette distinction fut rajoutée au tableau en 1802 lorsque l'officier la reçut. Il arbore également trois plaques comportant deux épées croisées sur un fond rouge. Chacune, symbolisant 24 ans de service, est attribuée aux soldats en fonction de leur ancienneté dans l'armée. Elle est aussi appelée « médaillon de vétérance ».

Au XIXe et au XXe siècle, de nombreuses décorations militaires, adaptées aux différents évènements de l'histoire de France, sont instituées : la Médaille militaire (1852), la Croix de guerre (1915)... Le dernier fondateur d'ordres français est le général de Gaulle, qui crée l'ordre de la Libération (1940) et l'ordre national du Mérite (1963).

 
Les défilés militaires

Le défilé militaire est une formation de soldats dont les mouvements sont ordonés. Des triomphes romains aux entrées militaires, le défilé est une cérémonie plus ou moins spectaculaire qui met en scène le général vainqueur paradant à la tête de ses troupes, entrant en territoire conquis comme le suggère le tableau de Georges Scott, l'Entrée du général Bailloud dans Hien-Hien (1900), au musée des Beaux-Arts de Tours.

La parade est de nos jours essentiellement cérémonielle et joue un rôle de propagande en exhibant la force armée d'une nation. Le défilé militaire du 14 juillet est organisé chaque année à Paris, à l'occasion de la fête nationale française. Il a été initié en 1880 afin de montrer le redressement militaire du pays après la défaite de 1870 et d'entretenir auprès de l'opinion publique l'esprit de mobilisation pour recouvrer les territoires perdus.

Il est également pratiqué dans le cérémoniel militaire à l'occasion, notamment, de la remise d'une Légion d'Honneur à un soldat ou la réception de certains honneurs militaires.

 

Image d’Epinal : “Infanterie française. Nouvelle tenue 1868. Fusil Chassepot’ ; Infanterie française. Nouvelle tenue 1868. Fusil Chassepot (2010.000.009)
Image d’Epinal : “Infanterie française. Nouvelle tenue 1868. Fusil Chassepot’ ; Infanterie française. Nouvelle tenue 1868. Fusil Chassepot (2010.000.009) | Image d’Epinal : “Infanterie française. Nouvelle tenue 1868. Fusil Chassepot’ ; Infanterie française. Nouvelle tenue 1868. Fusil Chassepot (2010.000.009)
Epée (1865.316.1 ; 1518 (Inventaire A); P.R. O 91 (Catalogue ancien par matière); G.R. B 74 (1) (Catalogue ancien par matière))
Epée (1865.316.1 ; 1518 (Inventaire A); P.R. O 91 (Catalogue ancien par matière); G.R. B 74 (1) (Catalogue ancien par matière)) | Epée (1865.316.1 ; 1518 (Inventaire A); P.R. O 91 (Catalogue ancien par matière); G.R. B 74 (1) (Catalogue ancien par matière))
étiquette : “Le colonel de Witte; nettoyage des armures.” (2008.0.4.18 ; IP 55)
étiquette : “Le colonel de Witte; nettoyage des armures.” (2008.0.4.18 ; IP 55) | étiquette : “Le colonel de Witte; nettoyage des armures.” (2008.0.4.18 ; IP 55)
Portrait de Jean Louis Marie de Bourbon duc de Penthièvre (993.010.004)
Portrait de Jean Louis Marie de Bourbon duc de Penthièvre (993.010.004) | Portrait de Jean Louis Marie de Bourbon duc de Penthièvre (993.010.004)
Portrait du duc de Penthièvre (D 1911-2-1)
Portrait du duc de Penthièvre (D 1911-2-1) | Portrait du duc de Penthièvre (D 1911-2-1)
Portrait de Jean Theurel doyen des vétérans pensionnés du roi au régiment de Touraine (1875-2-1)
Portrait de Jean Theurel doyen des vétérans pensionnés du roi au régiment de Touraine (1875-2-1) | Portrait de Jean Theurel doyen des vétérans pensionnés du roi au régiment de Touraine (1875-2-1)
Portrait de Louis-Philippe, roi des Français ; Louis-Philippe, roi des Français prête serment sur la charte, v. 1833 (D 952.013.001)
Portrait de Louis-Philippe, roi des Français ; Louis-Philippe, roi des Français prête serment sur la charte, v. 1833 (D 952.013.001) | Portrait de Louis-Philippe, roi des Français ; Louis-Philippe, roi des Français prête serment sur la charte, v. 1833 (D 952.013.001)
Portrait de Louis-Philippe 1er, roi des Français (993.006.002)
Portrait de Louis-Philippe 1er, roi des Français (993.006.002) | Portrait de Louis-Philippe 1er, roi des Français (993.006.002)
Entrée du général Bailloud dans Hien-Hien (D 1948-7-2)
Entrée du général Bailloud dans Hien-Hien (D 1948-7-2) | Entrée du général Bailloud dans Hien-Hien (D 1948-7-2)