Cette exposition virtuelle permet au grand public de découvrir une artiste peu connue, Eglantine Lemaître, fille du magicien Jean-Eugène Robert-Houdin dont le château de Blois possède de nombreuses oeuvres sculptées.

Cette présentation monographique de l'oeuvre de l'artiste reprend une exposition temporaire qui s'est déroulée au château de Blois du 10 décembre 2005 au 2 avril 2006. Fruit du travail d'inventaire des œuvres et de recherches sur sur la vie d'Eglantine Lemaître, cette exposition s'est accompagnée de la restauration de plusieurs sculptures.

 

Fille de Jean-Eugène ROBERT-HOUDIN

Fille du prestidigitateur et horloger Jean-Eugène Robert-Houdin et d’Olympe Braconnier, sa deuxième épouse, Rosalie-Eglantine Robert-Houdin naît le 6 octobre 1852 au Prieuré de Saint-Gervais (près de Blois), la demeure familiale. Le dîner donné pour sa première communion fournit à son père l’occasion d’utiliser des lampes électrique à filament végétal.

Elle épouse en 1872 Henri Lemaître (1846-1911), d’une famille blésoise fortunée, qui achète la charge de receveur municipal. Le couple fait construire en 1889 une maison place Victor Hugo à Blois, où Eglantine installe son atelier. Cette demeure, transformée par son neveu Paul Robert-Houdin en musée de la Magie, est aujourd’hui la Maison du Loir-et-Cher. Eglantine y meurt le 26 décembre 1926 sans postérité .

 

Femme artiste au XIXe siècle

Membre de la Société des Artistes Français depuis 1885, Eglantine Lemaître a exposé au Salon de 1884 à 1910 (sauf en 1885 et 1906). Elle y reçoit en 1886 et en 1887 la mention Honorable (apparue en 1857) qui avait pour but de compenser le nombre insuffisant de médailles pour ceux qui l’auraient mérité. Le Salon est englobé depuis 1855 dans l’Exposition Universelle : Eglantine participe à celle de 1889 avec L’Hallali , œuvre pour laquelle elle reçoit à nouveau la mention Honorable...

Cette femme a vécu dans un monde où le génie artistique se conjuguait au masculin. En effet, pendant longtemps les femmes ont été exclues des écoles d’art et des Académies ; on leur a interdit de copier le nu d’après nature et on a sous-estimé leurs contributions. De plus, la sculpture a toujours été considérée comme un art masculin au prétexte qu’elle requiert une force dite virile… Ainsi, et Eglantine Lemaître n’échappe à la règle, une femme artiste pouvait être acceptée comme artiste à condition qu’elle n’aspire pas officiellement à la professionnalisation et qu’elle se place du côté d’un amateurisme de bon aloi…

Par sa condition sociale, Eglantine Lemaître a pu avoir accès à des cours privés et eut par son père des relations privilégiées avec le monde artistique, notamment la famille DANTAN. Notons cependant qu’elle ne se consacra pas à de grands sujets héroïques, plus spécifiquement « virils » mais traita des sujets empreints de tendresse, propices à mettre en valeur des qualités alors traditionnellement attribuées aux femmes :

« Le chien fut sa spécialité ; comme elle aima La chienne aimée ![…] Indulgente, cette artiste comprenait l’âme des bêtes. Philosophe, cette femme de bien y reconnaissait poliment l’âme des hommes » (Louis Vaunois, Le jardin de la France, février 1927).

 

Cette exposition virtuelle a été réalisée avec le soutien technique de Valérie Maillochon, chargée de mission de l'association Musées en Centre-Val de Loire.

L'art animalier au XIXe siècle

La sculpture animalière prend son essor au XIXe siècle, d'abord favorisée par le développement des zoos, qui révèlent au public des espèces exotiques et se dotent de véritables écoles d'art. A Paris, c'est à la ménagerie du Jardin des Plantes, fondée en 1793, que les artistes apprennent à représenter les animaux, sous la direction de Barye puis de Fremiet.

 

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La chasse à courre

Issue d’une tradition pluriséculaire, la chasse à courre, qu’on la pratique ou qu’on la décrie, est un mode de chasse qui suscite la passion. La vénerie est soumise à des règles précises et les équipages qui les enfreignent peuvent être sanctionnés. Elle consiste à poursuivre un animal (cerf, chevreuil, sanglier, lièvre, renard ou lapin) avec une meute de chiens jusqu’à sa prise éventuelle. Chaque séquence de la chasse est ponctuée par une sonnerie de trompe (bien-aller, la vue, et) qui renseigne veneurs et suiveurs sur l’évolution du laisser-courre.

 

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Le naturalisme des grands plâtres

Création de l’esprit, la sculpture est aussi une technique. Le sculpteur se doit de tailler, de modeler, percer, gratter, polir, repiquer, ciseler, tourner, éventrer, arracher pour construire son œuvre… La particularité technique d’Eglantine Lemaître est d’avoir travaillé essentiellement le plâtre.

 

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Eglantine et la céramique de Blois

En 1886, Emile BALON (1859-1929) succède à Ulysse BESNARD à la tête de la fabrique de faïences de Blois ; s’il continue à produire en grand nombre les formes et les décors de type Renaissance créés par Ulysse, Balon élabore de nombreux modèles nouveaux. La nécessité commerciale pousse le faïencier à créer des objets bon marché et faciles à vendre. A partir d’une date inconnue, sans doute vers la fin de la carrière de BALON (1929), Eglantine Lemaître collabore aux travaux de la fabrique. Elle se spécialise dans les chats et surtout les escargots en ronde-bosse, peints et rehaussés de reflets métalliques.

 

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Cynophilie et portraits de chien

Londres 1861 : la première exposition canine est organisée, suivie de peu par celle de Paris, organisée au Jardin d’Acclimatation le 3 mai 1863. L’essor de la cynophilie coïncide avec le développement de la sculpture animalière et plus encore celui du « portrait » de chien…

 

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