Peste à Rome

 
Peste à Rome
Peste à Rome

Jean Neylies est un peintre de l’Ecole française et né en Haute-Garonne en 1869. Il fut l’élève de Gérôme. Ce tableau est une copie de l’œuvre d’Elie Delaunay : il fut certainement copié au musée du Luxembourg, lieu d’exposition de l’œuvre en 1869. Il entre dans les collections du musée de Saint-Dizier grâce à un dépôt de l’Etat en 1897. Elie Delaunay est un peintre d’Histoire. Il entre à l’Ecole des Beaux-Arts en 1848 et fut l’élève de Flandrin et Lamothe.

Comme tous les pensionnaires de la Villa Médicis à Rome, Delaunay devait présenter « une esquisse peinte dont le sujet soit tiré de la mythologie ou de l’Histoire ». Les premiers dessins préparatoires de ce tableau datent de 1857.

La composition change beaucoup entre 1849 et 1869. Delaunay utilise un passage de la « Légende Dorée » de Jacques de Voragine pour évoquer « La Peste ». L’action de ce sujet allégorique se passe dans une rue de l’ancienne Rome, avec la présence de l’escalier de l’Aracoeli, immense ex-voto offert par la population épargnée par la peste de 1346, la statue équestre de Marc-Aurèle au Capitole et de la tour des Milices autour d’un vide central.

Au centre, l’ange de la mort ordonne de frapper, autour gisent des cadavres et des pestiférés. En bas à gauche dans l’ombre, les corps de plusieurs victimes auxquels font face du côté droit et en pleine lumière deux anges annonciateurs de la terreur. Dans l’angle inférieur droit, deux fuyards se réfugient au pied de la statue d’Aesculap, dieu romain de la médecine, partiellement visible dans une niche au-dessus d’eux. A l’angle opposé, en haut à gauche, une procession de prêtres en surplis blanc avance, en hissant une croix de procession dorée.

Les gestes et les visages traduisent l’horreur, le rejet, la méfiance, la souffrance et l’effroi. Les jeux de regards et de mains, les directions de bras, les torsions des corps expriment l’écrasement et l’éclatement. L’iconographie de la peste est éloquente. La représentation des bubons (signes physiques de la maladie) et marques spectaculaires sur le corps répartis aléatoirement est souvent automatiquement fantaisiste.

La peste permet de faire des études de corps avec lésions, montrer la souffrance, la mort, la décomposition : postures des corps inertes, corps contorsionnés, geste arrêtés brutalement, amas de cadavres ; corps étirés ou déchirés, mêlés, importance des jeux de couleurs sur les carnations, etc.

C’est une des œuvres les plus commentées et le plus célèbres du Salon de 1869, bien qu’elle fut mal reçue huit ans plus tôt lors de la présentation de l’esquisse des Beaux-Arts.

Musée de Saint-Dizier

Peste à Rome
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