2005.3.23

Plaque photographique en verre, format portrait, d'un espace de travail dans un atelier de fabrication de céramique. Un vieil homme portant une casquette, des lunettes et un gilet noir, se tient devant un vase disposé sur le tour. Poste de tournage composé d’un plateau en plâtre appelé girelle broché sur un axe fiché entre deux établis. Le tour porte une pièce en terre crue relativement haute en phase finale de tournasage ; une aiguille métallique indique la hauteur en cru à ne pas dépasser, elle s’ajuste sur une toise dite porte-mesure dont on aperçoit les écrous papillons de réglage sur le mât qui est fiché dans un bloc hémisphérique en plâtre tourné. L’ouvrier tourneur qui se tient à côté de son poste de travail est coiffé d’une casquette et protégé d’un tablier (cuir souple ou drap épais). Une planche pointée verticalement au dos de la table bloque le bassin d’une fontaine en faïence ou en porcelaine dans lequel doit se trouver de l’eau servant au tourneur, tant pour humidifier ses mains que pour lisser parfaitement la pièce. C’est généralement dans le haut et sur la face de cette planche que les tournaseurs plantaient la pointe de leur bâton d’appui. En effet, pour rectifier des profils difficiles et plus particulièrement ceux à réaliser sur terre séchée, il convient de ne pas bouger. Le tourneur bloque donc son épaule en bout de cette barre de bois, dont l’autre extrémité, plantée dans la planche, devient une rotule ; puis, il bloque son outil entre sa main et cette barre. La gestuelle devient alors extrêmement précise. Ce lieu est relativement encombré, on y voit des objets sous la table, un pillet de four à droite, une planche par-dessus, un pied de vase et des copeaux. Ces derniers montrent que sur ce poste on ne fait pas que du montage en terre crue, mais aussi des reprises et des ajustages sur des pièces sèches, mais toujours non cuites. Le photographe s’est positionné depuis un autre poste de travail situé parallèlement, au premier plan apparaît la girelle d’un autre tour. À l’arrière, des étagères sont encombrées de modèles (partie haute) et de moules en plâtre. Les angles épaufrés, voire cassés, les joints très ouverts de certaines chapes, brides et boîtes à sous-pièces indiquent une utilisation des moules, si ce n’est intensive, tout au moins dans la durée… Cette photographie montre également la promiscuité des différents lieux de production de cette manufacture. N’oublions pas que nous sommes à Paris et que la manufacture réalisait toutes ses étapes de fabrication.

Documentation jointe : tournage d’après Alexandre Brongniart, traité des arts céramiques, Paris 1844, pl. LV : préparation de la terre, réalisation d’une housse avant de pratiquer le tournage d’une pièce haute en grand-creux. Système de fixation de l’axe contre la table de travail et girelle (g).

portrait (homme, artisan) ; atelier (céramique)

H. 9,9 cm ; l. 8,4 cm

1920 vers

titre

5 - Tournage (au crayon sur une étiquette collée)

Achat du 17 Février 2005 à M. Jouineau. Documents archives de l'ancienne fabrique de faïence appartenant à ses beaux-parents : Fabrique André Belloir ancienne maison Ch. Roland. Ancienne maison Ch. Roland - 36, Rue Hallé.