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Dreux (28)

Musée d'art et d'histoire de Dreux

Bandeau d'illustration de l'espace WM : Musée d'art et d'histoire de Dreux
Numéro d'inventaire : 
951.10.2.1

Discipline(s) : 
Dénomination : 

pendule

Titre : 

Jeune fille pleurant un oiseau mort

Création / Exécution : 

Thomas (horloger du roi)
18e siècle

Epoque/Style/Mouvement : 

époque Louis XVI

Description : 
Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, l'art de l'horlogerie fut porté à son plus haut point et les luxueuses fabrications parisiennes jouirent d'une belle renommée à travers l'Europe. Même si le marché de l'horlogerie tend à s'élargir peu à peu, ces créations sont le plus souvent élitistes, réservées à un cénacle restreint de commanditaires surtout lorsqu'elles furent réalisées dans les ateliers de maîtres-horlogers célèbres, tel Thomas, horloger du roi, dont cette pendule porte la signature. La charge d'horloger royal, liée aux Menus-Plaisirs (service de la maison du roi responsable des "plaisirs" du monarque), se distingua particulièrement sous le règne de Louis XVI, intéressé par les arts mécaniques.
Plus que la précision technique des instruments, ce fut cependant souvent l'aspect ostentatoire de ces objets qui fut recherché et le luxe qu'ils permettaient à leur propriétaire d'afficher. Une attention toute particulière fut donc portée au décor qui agrémentait la pendule et aux matériaux employés pour la réaliser - ici du marbre blanc, du bronze doré, et de l'émail. Cette partie de la création fut confiée à des bronziers-ciseleurs, des orfèvres avec lesquels travaillaient les horlogers.
La pendule porte une délicate ornementation en bronze ciselé répartie sur le double socle et autour du cadran ; les motifs utilisés sont souvent déclinés dans le domaine des arts décoratifs : fils de perles, frises d'oves, draperies, pattes de lion, feuillages, de part et d'autre du cadran, et semblant prendre appui sur lui, sont disposés deux statuettes asymétriques représentant une jeune fille, élégante silhouette partiellement dénudée, et un petit amour ailé ; la jeune fille pleure la mort de l'oiseau que lui présente le putto. Ce thème iconographique, fréquent dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, se rencontre notamment à plusieurs reprises chez le peintre Jean-Baptiste Greuze et est commenté par Diderot lors du Salon de 1765. Le sujet évoque, de façon allégorique, la perte de la virginité et, s'il se prête à de galants sous-entendus, il doit également être compris comme une incitation moralisante aux bonnes mœurs et à la vertu conforme à la sensibilité de l'époque. Son traitement dans les beaux-arts comme dans les arts décoratifs témoigne de sa grande popularité. Nathalie Pineau Farge.

Matières et techniques : 

bronze (doré)

marbre blanc

Mesures : 

H. 35,9 cm, l. 13,6 cm, L. 26,7 cm

Marques et inscriptions : 

inscription
THOMAS, hger du Roy

Analyse représentation/décor : 

scène
jeune fille : pleurant, oiseau : mort, putto

Utilisation / Destination : 

horlogerie, mesure du temps