À l’origine des musées figurent les curiosités et les merveilles, souvent rassemblées par de savants aristocrates ou négociants en un condensé des richesses du monde. Le Musée d’Art et d’Histoire de Dreux n’est pas étranger à cette histoire puisque les dons ont été nombreux, par les érudits de l’ouest parisien et les Amis du Musée, des Archives et de la Bibliothèque. Les axes de développement des collections n’ont pas toujours été aussi clairement définis. Ainsi ont été accueillis des objets de toutes sortes, aujourd’hui inclassables.

À travers les dons de Pierre Gain et les achats de la Ville, tel celui de la collection de minéraux, effectué en 1948 auprès du Colonel Azema, se décèle l’ébauche d’un Muséum d’Histoire naturelle que Marcel Dessal et son successeur Jean Lelièvre n’auront finalement jamais réussi à fonder.

Sur le plan historique, les collections intégrèrent une boite de Saint-Jacques-de-Compostelle ornementée, pourvue des brevets d’un pèlerin Drouais, rappelant le discret passage de cet itinéraire au sein de la ville. À cette curiosité s’ajouta une authentique pierre de la Bastille, issue du démantèlement de l’édifice par les révolutionnaires.

Le "bel ouvrage" de la fin du XVIII^e siècle a marqué les esprits, du fait de la proximité géographique des châteaux de Crécy-Couvé et d’Abondant, et plus certainement par goût personnel du premier conservateur. Parmi les objets de cette époque sont ici analysés la canne d’un compagnon albigeois du tour de France et un œuf à parfum en ivoire (anciennement titré Œuf à repriser) dont l’évidement confine à la dentelle. La pendule d’un horloger du roi, sublime pièce d’orfèvrerie, devait assurer un complément à l’enseignement dispensé à l’ancienne école d’horlogerie d’Anet et de Dreux, implanté rue Parisis en 1925.