Qu'est-ce-qu'un MNR ?

L’acronyme MNR (« Musées Nationaux Récupération ») désigne au début des années 1950 une œuvre d’art présumée spoliée en France par les nazis sous l’Occupation.

Après la Seconde Guerre mondiale, les forces alliées ont retrouvé en Allemagne ou dans les territoires contrôlés par les Allemands, des œuvres et objets d’art provenant majoritairement de France, dont un grand nombre avait été spolié à des familles juives. Elles en renvoyèrent 61 000 en France. La Commission de récupération artistique (CRA), créée en 1944, en restitua 45 000 à leurs propriétaires légitimes ou à leurs ayants droit avant 1950. Par la suite, les dossiers restant à traiter furent confiés à l'Office des biens et intérêts privés (OBIP), relevant du ministère des Affaires étrangères.

La plupart des œuvres considérées comme non restituables ou d’origine inconnue (13 000 environ) furent alors vendues par l’administration des Domaines entre 1950 et 1953, à l’exception de celles sélectionnées sur divers critères, avant tout celui de leur valeur artistique, pour être confiées à la garde des musées nationaux (environ 2 200 œuvres dont quelques 1 000 peintures), dans l’attente d’une éventuelle identification par leurs propriétaires. L’Office des biens et intérêts privés (OBIP) en attribua la gestion à plusieurs musées nationaux, selon la nature des œuvres (musée du Louvre, musée national d’Art moderne, musée de la Céramique de Sèvres). 

MNR et spoliation

La proportion des œuvres spoliées dans l’ensemble des MNR reste inconnue, car la provenance de la majorité d’entre elles demeure floue. En effet, toutes les œuvres MNR ne sont pas nécessairement des œuvres spoliées. Ont été rapportées d’Allemagne en France après la Seconde Guerre mondiale tous les objets et œuvres d’art provenant de France, quelle que soit la façon dont ils étaient arrivés en Allemagne pendant la guerre. Parmi eux, se trouvaient des œuvres et objets non spoliés, vendus sur le marché de l’art pendant l’Occupation par des propriétaires qui n’étaient pas menacés ou persécutés, sans compter un certain nombre de pièces commandées par les Allemands.

Statut des MNR

Les œuvres MNR, qui ne sont pas toutes spoliées, ne font pas partie des collections nationales, conformément à leur statut défini par le décret du 30 septembre 1949 . Elles n’ont pas été inscrites sur les inventaires des musées, mais sur des inventaires provisoires spéciaux qui regroupent ces œuvres communément désignées par l’acronyme « MNR » (Musées Nationaux Récupération).

Revendiquer la propriété d’un MNR, que faire ?

La demande doit être adressée au Service des musées de France et se doit de comporter des documents de deux ordres. D’une part, ceux établissant la propriété sur une œuvre, qui peuvent être de natures très différentes (inventaire, police d'assurance, photographie ancienne d'un intérieur, publication ancienne). D’autre part, les documents établissant le lien généalogique entre le demandeur et la personne spoliée ou, d'une façon générale, tout document établissant les droits du demandeur sur le patrimoine spolié revendiqué.

Plus d'informations : https://www.culture.gouv.fr/Espace-documentation/Bases-de-donnees/Fiches-bases-de-donnees/MNR-Musee-Nationaux-Recuperation

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(1) La spoliation a commencé dès 1940. Les autorités allemandes installent au musée du jeu de Paume les œuvres d’arts considérées comme « dégénérées ». Le directeur des musées nationaux, Jacques Jaujard, négocie la présence d’un membre de la conservation dans les locaux. Il s’agit de Rose Valland, qui donnera son nom à la base de données des œuvres MNR. Cette photographie provient de l’un des 14 négatifs conservés aux Archives du ministère des Affaires étrangères. 232 œuvres sont visibles sur ces 14 clichés. En savoir plus

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Sommaire de l'exposition

Qu'est-ce-qu'un MNR ?
Pourquoi déposer dans les Hauts-de-France ?
Du tableau de maître au pot de chambre : une typologie variée d’objets
L’exposition de Compiègne (1950-1954) : pour aider la recherche de provenance
Exposer pour mieux montrer
Inscription tardive dans la liste MNR : une histoire à rebondissements
Les musées des Hauts-de-France face aux spoliations
Ressources documentaires pour en savoir plus