Pourquoi déposer dans les Hauts-de-France ?

L’affectation des MNR – qui n’ont pas vocation à intégrer les collections nationales –,a été déléguée à la direction des Musées de France (actuel service des Musées de France au ministère de la Culture), laquelle les a confiés à la garde des musées nationaux. Les dépôts consentis aux musées des Hauts-de-France comme dans les autres régions de 1950 à nos jours ont donc été gérés par cette cotutelle.

La raison du dépôt d’une œuvre MNR à un endroit précis ne semble pas avoir obéi à une règle particulière, si ce n’est compléter par des œuvres similaires les collections déjà présentes dans les musées français. Ainsi le musée de l’Archerie et du Valois est-il le dépositaire d’une arbalète allemande datée de 1774 (OAR 353), dont la présentation est en lien avec la collection principale de l’établissement. D’autre part, le nombre élevé de musées présents sur le territoire des Hauts-de-France ainsi que l’importance des dégâts causés par la Seconde Guerre mondiale à leurs collections, expliquent en partie la présence des 107 MNR dans la région. Ainsi dans le cas du musée de Douai, c’est Georges Salles, directeur des Musées de France, qui propose le dépôt de tableaux MNR afin de « combler » les lacunes des collections de peintures hollandaises causées par les destructions de la Seconde Guerre mondiale [1]. Dans d’autres cas, les dépôts ont obéi à une logique différente : au musée des Beaux-Arts de Dunkerque, la direction des Musées de France fit déposer sept tableaux MNR pour compenser le retour de deux tableaux en dépôt, opéré par le Louvre [2].

Le but de ces dépôts était finalement – et est toujours - de présenter les MNR au public, afin de faciliter leur reconnaissance par les ayants-droit de leurs propriétaires légitimes.

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[1] Lettre de Georges Salles à Jacques Guillouet, futur conservateur du musée de Douai, en date du 21 juin 1952 (Archives nationales, Z 20150044/279).

[2] Courrier de Pierre Quoniam, inspecteur des Musées de France à André Loez, conservateur du musée de Dunkerque, en date du 16 décembre 1965 (Archives nationales, Z 20150044/202).

 Liste des musées dépositaires

1. Abbeville, musée Boucher de Perthes (4)
2. Amiens, musée de Picardie (9)
3. Arras, musée des beaux-arts (9)
4. Beauvais, MUDO-musée de l'Oise (1)
5. Bergues, musée du Mont-de-Piété (1)
6. Blérancourt, musée franco-américain du château (1)
7. Calais, musée des beaux-arts (2)
8. Cassel, musée départemental de Flandre (1)
9. Château-Thierry, musée Jean de la Fontaine (1)
10. Compiègne, musée de la voiture et du tourisme (8)
11. Compiègne, musée national du château de Compiègne (19)
12. Crépy-en-Valois, musée de l’Archerie et du Valois (1)
13. Douai, musée de la Chartreuse (4)
14. Doullens, musée Lombart (1)
15. Dunkerque, musée des beaux-arts (4)
16. Hazebrouck, musée municipal (6)
17. Laon, musée d'art et d'archéologie du Pays de Laon (1)
18. Lille, musée de l'Hospice Comtesse (1)
19. Lille, palais des beaux-arts (10)
20. Roubaix, La Piscine (2)
21. Saint-Omer, musée de l’Hôtel Sandelin (2)
22. Saint-Quentin, musée Antoine Lécuyer (3)
23. Senlis, musée de la Vénerie (2)
24. Soissons, musée municipal (10)
25. Tourcoing, MUba Eugène Leroy (4)

Carte des musées dépositaires

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Sommaire de l'exposition

Qu'est-ce-qu'un MNR ?
Pourquoi déposer dans les Hauts-de-France ?
Du tableau de maître au pot de chambre : une typologie variée d’objets
L’exposition de Compiègne (1950-1954) : pour aider la recherche de provenance
Exposer pour mieux montrer
Inscription tardive dans la liste MNR : une histoire à rebondissements
Les musées des Hauts-de-France face aux spoliations
Ressources documentaires pour en savoir plus