L'inscription tardive dans la liste MNR : une histoire à rebondissements
L’histoire débute durant la Seconde Guerre mondiale durant l'Occupation : un soldat allemand se trouvant à Paris confie 28 œuvres d’art à un officier de la Wehrmacht qui les emporte en Allemagne. Le soldat, qui espère pouvoir les récupérer à la fin du conflit, ne revient finalement pas. L’officier reste seul à connaître la provenance de ces œuvres. Pris de remord, il se confesse à l’évêque de Magdebourg. Ce dernier contacte le ministère allemand de la Culture pour révéler l’existence de ces œuvres, qui sont alors confiées à la Galerie Nationale de Berlin en 1972.
L’année suivante, la France et l’Allemagne ont plusieurs échanges à ce sujet. Quinze œuvres sont transférées par l’Allemagne de l’Est à la France mais l’instruction du dossier s’enlise peu à peu. La chute du mur de Berlin à la fin des années 80 entraîne la découverte de nombreux documents et archives liés aux personnages ayant joué un rôle dans cette histoire.
En 1991, L’Express publie un article et, très rapidement, deux des propriétaires légitimes sont identifiés. Le retour des dernières œuvres est célébré en grande pompe lors d’une exposition au musée en 1994. Elles prennent alors le statut de MNR, près de 50 ans après la fin de la guerre, et sont ensuite déposées dans plusieurs musées en région : deux sont confiées au Palais des Beaux-Arts de Lille et deux volets d’un retable sont déposés au musée Boucher de Perthes à Abbeville.
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Sommaire de l'exposition
Qu'est-ce-qu'un MNR ?
Pourquoi déposer dans les Hauts-de-France ?
Du tableau de maître au pot de chambre : une typologie variée d’objets
L’exposition de Compiègne (1950-1954) : pour aider la recherche de provenance
Exposer pour mieux montrer
Inscription tardive dans la liste MNR : une histoire à rebondissements
Les musées des Hauts-de-France face aux spoliations
Ressources documentaires pour en savoir plus
Marion Dulou



