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L’exposition de Compiègne (1950-1954) : pour aider la recherche de provenance

<FONT size="2pt">Anonyme, <i>Diane de Poitiers en Diane</i><br>
Dépôt du musée de Louvre<br>au musée de la Vénerie de Senlis<br>
<a href="https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/mnr/MNR00017" target="_blank">MNR 17</a></FONT> ; © Réunion des musées nationaux Grand Palais. ; ©   Musées de Senlis / Schryve
Anonyme, Diane de Poitiers en Diane
Dépôt du musée de Louvre
au musée de la Vénerie de Senlis
MNR 17
Informations supplémentaires
© Réunion des musées nationaux Grand Palais. ; © Musées de Senlis / Schryve

Avant le dépôt des MNR dans plusieurs musées français, nombre d’entre eux ont été envoyés au palais de Compiègne en 1950, pour y être exposés jusqu’en 1954 dans le cadre d’une manifestation intitulée « Œuvres d’art récupérées en Allemagne ». Les archives relatives à cette exposition, conservées au musée national du château de Compiègne, procurent aujourd’hui plusieurs indications utiles à la recherche de provenance sur les MNR.

« Œuvres d’Arts récupérées en Allemagne »

Cette présentation avait un but très précis : regrouper les œuvres de la Récupération en un même espace, en espérant que certaines d’entre elles soient reconnues par leur propriétaire, et que des restitutions aient lieu. Les récents travaux de recherches menés sur cette question ont toutefois montré que l’intégralité des MNR n’a pas été exposée à Compiègne après la guerre, que les œuvres présentées ne sont pas arrivées au même moment dans l’institution et ne l’ont pas toutes quittée à la même date.

Le MNR 17, Diane de Poitiers en Diane, peinte par un artiste français du 17e siècle, est ainsi arrivé au palais impérial en juillet 1950, puis a été acheminé vers le musée du Louvre le 5 février 1951. Cette destination n’était qu’une halte avant que la peinture ne soit exposée à Amsterdam dans le cadre de l’exposition Paysage Français. Elle est ensuite déposée de nouveau à Compiègne le 3 avril 1953 avant de quitter définitivement la ville le 26 mars 1954.

Si certaines œuvres se sont absentées de l’exposition de Compiègne, d’autres ont rejoint les établissements dépositaires durant l’évènement. La majorité des tableaux a en effet été décrochée des cimaises du palais de Compiègne avant 1954. Les sculptures ont été conduites vers différents musées français entre 1954 et 1955, tandis que les objets d'art, les tissus, les cuirs et le mobilier sont pour la plupart restés jusqu’en 1969.

Un accrochage perpétuellement en cours ou une exposition temporaire ? 

 

Devant la complexité de l’installation des MNR, Max Terrier, conservateur du musée de Compiègne, a communiqué maintes fois à Georges Salles, directeur des musées de France, la difficulté qu’il rencontrait face à cet accrochage. Au fur et à mesure de l’installation, il découvrait en effet encore de nombreuses œuvres à présenter, auxquelles il fallait trouver une place dans les salles de l’institution.

L’analyse de la correspondance entre Max Terrier et Georges Salles révèle d’autre part que les visiteurs étaient en majorité des personnes ayant été spoliées, et non le public se pressant habituellement aux grandes expositions parisiennes.

Cet événement apparaît peu dans la bibliographie relative à la spoliation artistique durant la Seconde Guerre mondiale. Il est désigné en tant qu’exposition, alors que la consultation des archives du palais de Compiègne apporte bien des nuances à cette appellation. Les allers retours incessants des œuvres présentées ont beaucoup complexifié l’organisation de l’accrochage des MNR, induisant un remaniement constant de leur emplacement. Du fait du nombre important d’œuvres, l’installation était très dense. Aucun support de présentation, ni cartel ne permettait de contextualiser cet ensemble d’œuvres si particulier. Le terme « d’accrochage en perpétuel mouvement » serait ainsi plus propice pour qualifier cet événement.

Certaines œuvres présentées au palais de Compiègne durant l’après-guerre ont été restituées pendant le temps de leur exposition. Une peinture de Marco Basaiti, La Vierge avec l'Enfant Jésus et Saint Jeana été rendue à l’une des célèbres familles de collectionneurs abondamment pillée durant la guerre, la famille Schloss ; deux œuvres ont également été remises aux propriétaires de la galerie Loebl. Un ensemble de six œuvres ont également été restituées à la Belgique en 1951.

Pourquoi Compiègne ?

Du fait de sa superficie importante, le palais de Compiègne était capable d’accueillir un nombre important d'œuvres. Cependant, ce choix ne rendit pas particulièrement évidente la reconnaissance des œuvres par les propriétaires spoliés, qui, s’ils demandaient une restitution, devaient s’adresser à la Commission de Récupération Artistique (CRA), installée au Louvre.

Face à l’ampleur de la tâche, d’autres lieux furent évoqués pour accueillir cette exposition (les châteaux de Versailles et de Fontainebleau). Pourquoi Versailles ne fut-il pas choisi pour cette présentation des MNR, du fait de sa plus grande proximité avec Paris ? Cela fait partie des nombreuses questions qui restent encore en suspens quant à l’histoire des MNR.


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Sommaire de l'exposition

Qu'est-ce-qu'un MNR ?
Pourquoi déposer dans les Hauts-de-France ?
Du tableau de maître au pot de chambre : une typologie variée d’objets
L’exposition de Compiègne (1950-1954) : pour aider la recherche de provenance
Exposer pour mieux montrer
Inscription tardive dans la liste MNR : une histoire à rebondissements
Les musées des Hauts-de-France face aux spoliations
Ressources documentaires pour en savoir plus

 

Marion Dulou