957.003.001

H. 0.94 m, l. 1.015 m avec cadre ; sans cadre : h 0.65 x l 73

Signature : G. Rochegrosse ; en bas à gauche

Rochegrosse débuta sa formation de peintre auprès d'Alfred Dehodencq (1822-1882), puis entra en 1871 à l'Académie Julian à Paris, et termina ses études à l'École des beaux-arts de Paris. Il concourut par deux fois sans succès pour le prix de Rome en 1880 et 1881, et débuta au Salon de 1882 où il fut médaillé. L'année suivante, il obtint une bourse pour effectuer un voyage d'études qui lui permit de parcourir toute l'Europe. Il exposa ensuite régulièrement au Salon des Artistes français. Il se tourna vers l'orientalisme en découvrant l'Algérie en 1894, où il fit connaissance de Marie Leblon, qu'il épousa en 1896. Supposée avoir été exécutée vers 1895, Salammbô et les colombes est entrée dans les collections du Musée de Dreux en 1957. Rochegrosse réalisa plusieurs tableaux sur le même thème, dont celui du Musée Anne-de-Beaujeu à Moulins (1886, huile sur toile), en plus d’une édition illustrée du roman éponyme de Gustave Flaubert (1821-1880) pour son ami André Ferroud (1849-1921), à laquelle il travailla dès son arrivée en Algérie . Le sujet est emblématique des productions du peintre, entre reconstitution archéologique et rêve éveillé. Fille du général Hamilcar, belle et mélancolique, Salammbô se repose dans sa chambre à la fin du jour. Son esclave Taanach enlève des fenêtres ajourées les losanges de feutre noir dont on bouchait les ouvertures pendant l’ardeur du soleil. Les oiseaux, apprivoisés et consacrés à la déesse Tanit dont le temple était voisin du palais, viennent égayer l’avant-plan de leur blanc plumage. Les douces figures sont, d’usage, placées au sein d’un décor théâtralisé. Particulièrement pour cette toile aux tons chauds et baignant dans une lumière diffuse, le choix d’un espace clos permet de déployer une ornementation murale et un antique ameublement oriental. Le récolement décennal du Musée a mis en évidence des archives conservées dans les dossiers documentaires. Les actes de donation, pour les plus anciens, sont parfois accompagnés de courriers rédigés par les artistes eux-mêmes. Une lettre autographe de Rochegrosse adressée depuis sa villa de Sidi-Ferruch (Algérie) à son marchand [Georges Petit ?], est datée du 9 juillet 1919. Elle indique le contexte de la vente : « Je vous ai expédié ce matin en colis postal, roulée, avec son châssis, la Salammbô aux colombes. J’espère qu’elle vous parviendra en bon état et dans pas trop longtemps, et qu’elle vous plaira. Sans parler des qualités de peinture dont ma "modestie bien connue" n’a pas à jaspiner, je crois que le tableau est assez intéressant par la reconstitution de l’appartement d’une princesse carthaginoise de cette époque-là ». Damien Chantrenne.

Bibl. : HENON, Judith, HOUSSAIS, Laurent, LEYOUDEC, Maud, Georges-Antoine Rochegrosse. Les fastes de la décadence, cat. exp. Moulins, Musée départemental Anne-de-Beaujeu, 29 juin 2013-5 janvier 2014, p. 171, n° 95 ; HOUSSAIS, Laurent, « Archéologie, littérature, illustration : Salammbô vu par G.-A. Rochegrosse », Histoire de l’art, mai 1996, n° 33/34 Œuvre en rapport : Salammbô et les colombes, illustrant FLAUBERT, Gustave, Salammbô, Paris, Ferroud, 1900, tête du chapitre X, II, p. 49

Scène tirée du roman de Gustave Flaubert, Salammbô (1862). R. voulait établir un “procès verbal en image” de la scène en la retranscrivant dans son tableau. Notes : Département X-7-1 En ligne APSMRC récolé

O-PC 1/18.1 Salammbô et les colombes Tirage couleur O-PC 1/18.2 Salammbô et les colombes Tirage couleur Photo Rap. Exp. (1997) N°29 Salammbo et les colombes Tirage couleur Photo Rap. Exp. (199) N°30 Salammbô et les colombes Tirage couleur ; © Musée d’Art et d’Histoire Marcel Dessal - Dreux