990.2.2061

Cheveux, Ivoire de cachalot, Os

Diamètre maximum en mm. : 950

COLLIER-AMULETTE. polynésie centrale.Très probablement îles Australes. Bourre de coco, cheveux, ivoire de cachalot. Le collier lui-même est fait d'une grosse tresse en bourre de noix de coco, repliée sur elle-même et surliée tout du long par une tresse fine en cheveux. Un lien pour la fixation du collier est attaché à chaque extrémité de la tresse formant boucle. Huit petits objets-amulettes, sculptés dans l'ivoire de cachalot sont suspendus eu collier. - un collier en forme d'animal - trois objets en forme de tabouret - trois motifs sexuels - un pendentif à rainures. Les motifs sexuels et les tabourets sont alternés, l'animal et l'objet à rainures sont disposés chacun à une extrémité du collier. 1°) l'objet en forme d'animal est finement sculpté et paraît représenter un cochon ou un chien (mais pas un rat contrairement à ce que suggère P.Buck, 1944, p.112). On distingue un museau et des oreilles pointus ; un petit bourrelet prolongeant jusqu'au milieu du dos le relief des pattes de devant ; une queue en relief enroulée sur le dos ; deux petites protubérances pour les pattes arrière. L'animal est relié au collier par une partie de la tresse centrale passant à travers deux trous percés dans les pattes arrière. 2°) Les trois objets en forme de tabourets, ont un contour général rectangulaire aux côtés concaves : l'avers est de surface légèrement concave, le revers est plat. Pour faciliter la suspension et bien lui montrer la face supérieure de l'objet, les pieds, sculptés dans la masse, ont été déportés sur un des grands côtés du rectangle et perforés pour la suspension du collier. Ils présentent sur l'avers, deux chevrons sculptés (sur le plus grand des tabourets) ou une rainure (sur le moyen). Le plus grand des tabourets mesure environ 5cm de long sur 2cm de large. 3°) les motifs sexuels masculins (testicules) sont représentés par deux boules séparées par une rainure et prolongée par une partie évasée à travers laquelle se fait la fixation du collier. Sur un des exemplaires, le bord de la partie évasée présente des rainures parallèles (12). 4°) le dernier motif est assez sommairement sculpté, sur l'avres, de rectangles superposés qui rappellent de loin les troncs de cônes superposés des "chasse-mouches" tahitiens. L'autre face est à peu près plane. Une protubérance sert à la fixation du collier. L'ivoire des pendentifs est jauni, très patiné, le collier a été porté. Les colliers de ce type sont peu nombreux dans les musées. Peter Buck, qui les a étudiés en détail (1944,P.111- 114) en a dénombré dix : deux au British Museum, deux au Cambridge University Museum, un au Royal Socttish Museum d'Edinburgh, un au Musée de Boulogne, un au Peabody Museum de Cambridge (Massachussetts) et trois dans la collecton Oldman. Il faut ajouter à cet inventaire de Buck,l'exemplaire du Musée de Lille, un specimen au Museum of Primitive Art de New York City (illustré par Dodd, 1967,P.135), trois exemplaires cités par Roger Duff, 1967,P.27 : deux de l'ex-Wisbech Museum, England (dont un actuellement au Canterbury Museum, Nouvelle-Zélande) ; un au Saffron Walden Museum. Après avoir examiné les exemplaires dont il avait connaissance, Buck constatait que le nombre normal de pendentifs pour ce type de collier doit être de neuf. Buck attribue sans hésitation tous ces colliers à Mangaia (iles Cook). Il appuie sa conviction surtout sur le fait que des ornements phalliques tout à fait semblables à ceux des colliers étaient portés à Mangaia comme ornements d'oreilles. Trois exemplaires conservés au Britih Museum, seraient étiquetés comme provenant de Mangaia et de Rarotonga (P.107-109). Mais dans les descriptions qu'il fait des colliers, Buck est gêné pour établir l'origine des différents motifs. En effet, ni le chien, ni le cochon, ni le tabouret de chef à quatre pieds ne sont attestés à Mangaia (P.112). C'est pour cette raison que Roger Duff (1969? P.27-28) (13) est en désaccord avec Buck sur l'attribution de ces objets à Mangaia et ceci d'autant plus qu'il en a répertorié (voir plus haut) qui étaient attribués aux îles Rurutu et Tubuai, aux Australes. Ces arguments sont renforcés par la présence sur la poignée d'un très beau bol à Kava des Australes, de deux anneaux sculptés en ronde-bosse et tout à fait semblables à celui qui apparaît sur la plupart des colliers que nous connaissons (voir ce bol du Musée d'Auckland, collection Oldman, in Duff,fig.27 et 27a). Il paraît donc raisonnable, dans l'état actuel des recherches, de se ranger à l'avis de R.Duff et d'attribuer les colliers aux îles Australes. Nous pouvons aussi le suivre dans son interprétation de ces colliers portés par les chefs comme insignes de leur rang : "The role of ôlynesian personnel ornaments as amulets is conveyed in this necklace , where the chief's status is symbolised by virility (three phallic symbols), rank (four thrones or seats) and food (stylises pig)... the ridged pendant may symbolise the feather head-dress of the ariki (Duff,P.27). Collier de femme de chef, décoré d'images stylisées, de testicules humains, de porcs, aux formes phaliques, d'oiseaux et de pendentifs rectangulaires représentant le haut des sièges de chefs. Iles Hurutu ou Tubuai. Fibres, cheuveux humains, os et ivoire de cachalot. Ch. M. 1996 d'après Gründ p 532. Collier formé d'un cordonnet auquel sont attachés 8 objets en ivoire de cachalot.

Reine ; Chef