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Œuvre : Précisions - Tambour | Espace WebMuséo Musenor

Statut de l'oeuvre : 
N° d'inventaire : 
990.2.1141

Dénomination : 
Lieux création, exécution : 
Techniques et matériaux : 
Caisse en bois, membrane en peau de requin, enveloppe décorative en tapa, cordelettes en bourre de coco

Dimensions : 
Hauteur maximum en mm. : 1120
Diamètre maximum en mm. : 180

Description : 
La caisse est en bois évidé, à base ajourée ; les montants verticaux sont, pour un tambour marquisien, particulièrement élevés (37 cm) par rapport au diamètre. La membrane est une forte peau de requin en bon état. Les cordes de tension sont dissimulées sous une enveloppe décorative formée de bandes étroites de tapa blanc, disposées verticalement et maintenues serrées contre la caisse par des cordelettes horizontales en bourre de coco tressée, brun clair et brun foncé. Les extrémités des bandes de tapa pendent librement tout autour du pied du tambour. A certains endroits, les cordelettes sont serrées les unes contre les autres pour former des rectangles foncés créant une alternance décorative avec des rectangles plus clairs aux endroits où le tapa est laissé uni.
La grande hauteur de la caisse et du pied par rapport au diamètre, ainsi que le revêtement en tapa, donnent au tambour une allure atypique. Pourtant le mode de fixation des cordes de tension sur un cercle rapporté (dissimulé ici par les franges de tapa), les montants verticaux du piédestal et la base sculptée en deux surfaces un peu concaves séparées par une arête légère, en font à coup sûr un tambour des îles Marquises.
Si l'on en croit P. Beck (1944, p.458, fig. 273g) le cerceau rapporté fixé à la caisse par des ligatures passant alternativement dans de petits trous et dans les grands évidements du pied, suffirait à caractériser les tambours marquisiens.
La décoration de tapa et de cordes ornementales destinées à cacher la caisse et les cordes de tension, est très rare, et il ne semble pas possible d'en donner une explication certaine. Les tambours anciens en étaient-ils souvent munis et le tapa, trop fragile, a-t-il disparu des exemplaires maintenant conservés ? S'agit-il d'une mode due à un ou plusieurs artisans et particulière, soit à une époque, soit à une île ? On trouve dans la littérature consacrée aux Marquises au moins deux allusions à du tapa décorant les tambours (Radiguet p 141 et Malville p 181) : il s'agissait sans doute de tambours de cérémonie, peut-être de cérémonies funéraires.
Néanmoins ce type de décor est très marquisien : on retrouve les rectangles alternés, de différentes couleurs, sur d'autres objets. Selon Naudy (1923) les ligatures ornementales seraient dérivées des jeux de ficelles. (Anne Lavondes)
Renseignements complémentaires :
Il faut signaler que le Musée de l'Homme possède aussi un tambour à caisse très haute par rapport au diamètre. La décoration de tapa et de cordes ornementales destinées à cacher la caisse et les cordes de tension, est très rare. Je n'en connais qu'un autre exemple : le grand tambour marquisien (165 cm) du Musée municipal de Rochefort, faisant partie de la collection Lesson. Sa garniture de tapa est beaucoup plus discrète et n'occupe que la partie supérieure du tambour. Mais comme elle est en très mauvais état, la partie inférieure a peut-être disparu par usure. Bien que ce tambour ait une caisse également très haute, ses proportions sont plus classiques. La fixation des cordes de tension est nettement visible en bas, et apparaît en haut sous une déchirure de tapa. On remarque aussi la présence de cordelettes horizontales qui encerclent la base de la caisse et qui en permettant de modifier la tension des cordes rendent le tambour tout à fait fonctionnel. Il ne semble pas possible à l'heure actuelle de donner une explication certaine de ce genre de décoration par bandelettes de tapa. Les tambours anciens en étaient-ils souvent munis et le tapa trop fragile a-t-il disparu des exemplaires maintenant conservés dans les musées ? S'agit-il d'une mode due à un ou plusieurs artisans et particulière, soit à une époque, soit à une île ? ou bien s'agit-il d'une variété de tambour parmi les autres ? Linton (1923) distingue par le nom, la fonction ou la forme 16 variétés de tambours, mais dit-il, sauf le double tambour dont il ne reste aucun exemple, tous les tambours marquisiens illustrés ou conservés sont si étroitement conformes à un seul type par la forme et la construction qu'il semble probable qu'ils ne différaient que par la taille et des détails mineurs. Mais on trouve dans la littérature consacrée aux Marquises au moins deux allusions à du tapa décorant les tambours. Radiguet décrit une fête marquisienne (?) en mémoire d'un défunt : "sur l'autel, on voit deux tikis ; sur l'estrade, des tam-tam creusés dans des troncs d'arbres hauts de deux mètres et festonnés de tapa rouge et blanche". Il s'agirait, d'après la description, de tambours de cérémonie. Malville a observé une cérémonie semblable qu'il appelle fête à la calebasse et que Naudy considère aussi comme une fête commémorative. Malville décrit les tambours, volumineux et disposés de deux rangées parallèlles... "at regular intervals, they were bound round by simate of various colors, and strips of natice cloth flattened upon then here and there". Les hauts tambours avec ornements de tapa semblent avoir été des tambours de cérémonies, peut-être de cérémonies funéraires. C'est probablement en partie à cause de leurs grandes dimensions qu'ils sont rares dans les musées. Bien qu'il ne nous apporte aucun élément d'explication, au contraire, il faut citer un troisième objet présentant le même type de décoration. Il s'agit d'une herminette emmanchée conservée au Muséum d'Histoire Naturelle de Cherbourg : la ligature fixant la pierre au manche coudé est dissimulée par des bandelettes de tapa maintenues dans l'axe de l'herminette par des liens tressés. On retrouve les mêmes alternances de rectangles foncés et clairs que sur les tambours. L'objet est catalogué à Cherbourg comme "hache en silex" (don du roi Rie-Rie, fils de Tamara-Mia). Faut-il, à travers la fantaisie de l'énoncé et de la description considérer qu'il s'agit d'une herminette apportée en Europe par Liholiho (Kamo hamoba II) fils de Tammarii, mort en Angleterre en 1825. L'herminette viendrait alors en effet plus probablement de Hawaï que des Marquises. La manière dont elle est exposée n'a pas permis de l'examiner de près. Pourtant ce type de décor est très marquisien : on retrouve les rectangles alternés de différentes couleurs sur d'autres objets, en particulier sur les gaines en vannerie très fine qui enveloppent la poignée des grands casses-têtes en forme de pagaie (???), de certains casses-têtes ou celle des bâtons de chefs ornés de cheveux. La disposition la plus fréquente des rectangles ou des carrés, un central et quatre périphériques est dérivée de la représentation marquisienne schématique de l'être humain ???? On ne retrouve pas disposition sur les tambours de Lille et de Rochefort, mais leurs rectangles de tapa et de cordes tressées alternées deux à deux sont peut-être les vestiges trop rares d'une époque où les ligatures ornementales avaient une importance dans l'art marquisien et étaient réalisées par des artisans spécialisés. Selon Naudy (1923) les ligatures ornementales dérivées des jeux de ficelles. Naudy décrit également la manière dont on teignait les cordes pour obtenir des variations de couleurs (colorants végétaux et minéraux) A. Lavondes...

Mode d'acquisition : 
Date d'acquisition : 
09/07/1990
Propriété(s) : 
propriété de la commune Lille
Bibliographie : 
Instruments de musique extra-européens du M.H.N.

Date de dernière modification : 
28 novembre 2023 18:01 Europe centrale/Paris (ECT) +01:00
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