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Œuvre : Précisions - pied, Pied de croix de Saint-Bertin | Espace WebMuséo Musenor

Statut de l'oeuvre : 
N° d'inventaire : 
2800 bis

Auteur(s) : 
anonyme
Titre : 
Pied de croix de Saint-Bertin

Dénomination : 
Lieux création, exécution : 
Date de création ou d'exécution : 
1180 (?)
Techniques et matériaux : 
cuivre (doré, fondu, ciselé, gravé) ; émail (champlevé)

Dimensions : 
H. 31,5 cm ; D. 29,5 cm ; Pds. 5,5 ; VOLUM. 0,0215

Mode d'acquisition : 
Date d'acquisition : 
1838
Ancienne(s) appartenance(s) : 
Probablement trésor de l'ancienne abbaye de Saint-Bertin à Saint-Omer. Il se trouvait "chez un horloger en la ville" au début du 19e siècle.

Précision sujet(s) représenté(s) : 
Le pied de croix de Saint-Bertin était sans doute surmonté à l'origine par une grande croix qui s'adaptait dans le tenon ménagé à la partie supérieure. La base, hémisphérique, est munie tout autour d'un disque ajouré, orné de motifs végétaux, sur lesquels sont assis les quatre évangélistes, statuettes traitées en ronde-bosse qui servent également de supports au pied de croix. Les Evangélistes sont identifiés par leurs symboles en buste surgissant, au-dessus d'eux, à la jonction entre la base et la colonne carrée qui supporte le chapiteau de la partie supérieure. Saint Luc, au-dessous du taureau ailé, est occupé à écrire, courbé sur son pupitre ; saint Matthieu, lui, suspend son travail d'écriture et tourne la tête vers l'ange qui s'adresse à lui ; Marc, le coude sur son pupitre, adopte une attitude de méditation, tandis que Jean, se retournant vivement, le bras tendu, tient sa barbe de l'autre main et lève la tête, comme saisi d'une soudaine réflexion. Sur les livres ouverts, placés sur les pupitres de trois d'entre eux, sont gravés quelques mots, tirés des Evangiles, relatifs à la Crucifixion.La partie supérieure du pied de croix est occupée par un petit chapiteau d'où s'échappent des feuillages et des fruits grenus habités de quatre personnages en buste. Deux, identifiés par leurs inscriptions, sont aisément reconnaissables à leurs attributs : la Terre (Terra), sous les traits d'une femme tenant une bêche à la main, et la Mer (Mare), sous la forme d'un homme tenant un poisson ; les symboles de la Terre et de la Mer, qui figuraient déjà sur les images carolingiennes de la Crucifixion constituent une allusion évidente au caractère cosmique de la Rédemption. La troisième figure, tenant un phylactère dépourvu d'inscription, lève le bras vers le ciel, tandis que la dernière représente un homme tenant un petit dragon ; jadis identifiés comme les symboles de l'Air et du Feu, il s'agit plus probablement, pour la première, d'une image du centurion qui, saisi d'effroi sur le Golgotha, avait proclamé la divinité du Christ, et, pour la seconde, d'une représentation de l'Abîme, symbole du mal, confondu par la mort du Christ et sa rédemption salvatrice.Le caractère recherché de l'iconographie se prolonge dans les scènes émaillées de la base et celles qui occupent les quatre plaques verticales serties sur le fût de la colonne. Il s'agit d'émail champlevé sur cuivre doré, technique romane par excellence qui connut un extraordinaire développement dans toute l'Europe du 12e siècle. Ces scènes, tirées de l'Ancien Testament, constituent des préfigurations de la Crucifixion selon l'interprétation typologique et qui connut un très vif succès dans les régions du Rhin et de la Meuse, notamment autour de Rupert de Deutz, au cours du 12e siècle. Sur la calotte hémisphérique de la base sont successivement représentés : Moïse dans le désert, frappant le rocher d'où jaillit l'eau (Exode, 17/6), image de cerlle sortie du côté du Christ sur la croix : Moïse et le serpent d'airain (Nombres, 21/8), symbole de la Rédemprion ; Jacob bénissant les fils de Joseph, Ephraïm et Manassé (Genèse, 48/14), allusion à la figure de la croix, mais aussi à l'élection de la nation chrétienne et à la relégation des juifs ; le signe du Tau qui sauva les Hébreux par le sang de l'agneau (Exode, 12/7), et préfigure le sacrifice du Christ. Sur la colonne, on reconnaît Kaleb et Josué ramenant la grappe de raisin de la terre de Canaan (Nombres, 13/23), Elie et la Veuve de Sarepta (Rois, 17/10), Aaron marquant le signe du Tau sur le front des israëlites (Ezéchiel, 9/4) et Isaac portant le bois du sacrifice (Genèse, 22/6), qui contiennent autant d'allusions au sang et au corps du Christ, ou au bois de la croix. [Jannic Durand]

Crédits photographiques : 
© F. Boucourt, AGCCPF
Date de dernière modification : 
15 juillet 2024 11:30 Europe centrale/Paris (ECT) +01:00
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