REMARQUE ! Ce site utilise des cookies et autres technologies similaires.

Si vous ne changez pas les paramètres de votre navigateur, vous êtes d'accord.

J'ai compris
Accueil Collections Objet de la collection

Œuvre : Précisions - tableau, La Braderie, An 8 | Espace WebMuséo Musenor

Statut de l'oeuvre : 
N° d'inventaire : 
P 895

Domaine : 
Auteur(s) : 
WATTEAU François (artiste)
Titre : 
La Braderie, An 8

Dénomination : 
Lieux création, exécution : 
Date de création ou d'exécution : 
entre 1799 et 1800
Epoque, style, mouvement : 
Techniques et matériaux : 
(peinture à l'huile), toile

Dimensions : 
Hauteur en cm 102,5 ; Largeur en cm 135,1

Description : 
Huile sur toile ; Vue de la braderie de Lille en 1799-1800. La scène se passe sur la petite place circonscrite par la Vieille Bourse et la salle de spectacle au centre. Ce tableau met en scène la vie populaire des "bradeux" devant un décor architectural monumental occupant la majeure partie du tableau : Entre le Grand Théâtre de style néoclassique, seul grand équipement socio-culturel du siècle des Lumières, et le rang du Beauregard, se déploie un fourmillement humain. Un marchand d'eau et sa fontaine portative déambule au milieu des chalands. Au premier plan un cheval fougueux renverse un étal sur lequel se retrouve la marchande brandissant sa pancarte "al brade". Toutes les rues sont pleines d'hommes et de femmes attroupés autour d'éphémères étalages. ; La salle de spectacle, par sa façade, rappelle un temple dorique : des colonnes soutiennent un large entablement sommé d'une corniche. Une balustrade cache le toit et tient lieu de fronton. Ce bâtiment, dont les grands côtés sont rythmés de pilastres colossaux fut conçu par l'architecte lillois Michel LEQUEUX (1753-1786). Assassiné le 15 avril 1786 sur le chantier de l'Intendance (actuel Evêché), Michel LEQUEUX ne verra pas la fin de la construction. Elle sera achevée par un de ses élèves et adjoint Paul-Pierre COMER (1760 - 1801) à la date du 8 avril 1787. Son entrée s'ouvre sur la rue de Paris, anciennement rue des Malades. Elle sera exactement face à la gare dans l'axe de la rue Faidherbe lorsque celle-ci sera ouverte. Des boutiques (au nombre de 40, en 1787*), visibles sur le tableau, occupent le rez de chaussée sur trois de ces côtés. A gauche, apparait la façade de la Bourse du côté de la rue des Manneliers, et tout au fond une partie des façades des maisons de la Grand ‘Place de Lille. Cet édifice, agrandi et transformé par Charles-César BENVIGNAT, en 1841, sera entièrement détruit par un incendie dans la nuit du 5 au 6 avril 1903. Ce sinistre est à l'origine de la construction d'une salle provisoire construite sous la direction de l'architecte HAINEZ en 102 jours : le théâtre Sébastopol. Puis viendra la construction du nouveau théâtre appelé également l'Opéra. A l'origine, un théatre avait été inauguré en 1702 face au Palais Rihour (sa façade, morcelée en maisons, existe toujours rue de la Vieille Comédie). C'est là que Voltaire vint le 24 avril 1741 pour faire jouer l'une de ses pièces : Mahomet. Cette salle, face au goût prononcé des lillois pour le théatre au XVIII° siècle, est considérée comme insuffisante. Cela engendre la construction du nouveau théâtre, selon la volonté du dernier intendant* de Lille en 1783 : Charles ESMANGART, chevalier et seigneur des Bordes. Soucieux du développement culturel de sa ville, il multiplie les démarches, tant auprès du Magistrat qui accorde le 28 août 1784 l'emplacement demandé (une partie de la petite Place, entre la Bourse et le Marché-aux-poulets), qu'auprès du conseil du Roi, qui rend un arrêt favorable le 26 janvier 1785. Pour la décoration du plafond plat, on fit appel à Louis et François Watteau (représentation d'Apollon, les Muses, Mercure et la ville de Lille au milieu d'une profusion de lauriers et de couronnes). * : est celui qui introduit les règles de l'administration royale dans les villes de province. Ce personnage est en relation avec le Magistrat (voir "portrait de Denis du Péage").

Mode d'acquisition : 
Propriété(s) : 
propriété de la commune Lille
Précisions sur les inscriptions : 
Signature, Daté (Français), b.c. : Signé et daté en bas au milieu., "F. Watteau, an 8ème"

Fonctionnement : 
François Watteau dépeint une coutume encore vivante de nos jours : la braderie. Cet évènement se déroulait le lundi (le premier lundi de la foire, dont le début est fixé au 30 août) suivant le 1er dimanche de septembre. Chaque habitant a le droit d'exposer devant sa porte tous les objets qu'il désire vendre. Au départ, ce privilège était réservé aux domestiques et valets qui revendaient à leur profit, les défroques de leurs maîtres, puis par la suite les magasins solderont leurs invendus. La Braderie est la dernière trace de la Grande Foire de Lille, déjà importante en 1127. A la fin du mois d'août, elle rassemblait des marchands de toute la France (Flandre ?), des Pays-Bas, d'Italie. C'est peut-être, au XVe Siècle que les commerçants lillois, et les particuliers, ont pris l'habitude de vendre sur la rue, et non dans leurs boutiques. A cette époque, le mot "braderie" a un sens très différent de celui que nous connaissons : brader signifie rôtir, un bradeur est un rôtisseur : une braderie, une rôtisserie. L'origine en est un mot germanique (braa?den, braten). Il faut imaginer un marché avec vendeurs et chalands. La Foire s'accompagnait de réjouissances diverses, spectacles forains, bateleurs, charlatans, etc... Depuis 1836, leurs baraques s'installent sur le Champ de Mars. Quant au marché, c'est en 1867, qu'il a quitté le centre de la ville pour l'esplanade. La foire commerciale a pris en quelque sorte, le relais au mois de Mai. Le mois de septembre réservé au divertissement. Seule la braderie reste pour rappeler l'origine marchande de la Foire. "Lillois foireux gras comme un leu !"criaient jadis les paysans d'alentour.

Précision sujet(s) représenté(s) : 
Braderie Lille

Commentaire : 
An 8 /1799-1800. ; rues, Remanié ; Salle de spectacle, Détruit ; opacweb ; A fixer

Bibliographie : 
CORDONNIER Aude, Miroir de Lille et des Pays-Bas, Edition Castermann, 1995
MABILLE de Poncheville, Louis et François Watteau, Paris, 1926, p.228 (Paris 1928, p.76-77 et cat p.107( N°6))
MARCUS Cl.-G., Les Watteau de Lille, 1976, Paris, MARCUS Claude Gérard, ((Tirages à partir d'articles parus dans Art & curiosité 1976))
MABILLE de Poncheville, Les Watteau de Lille, in Gazette des Beaux Arts, avril 1926- p.228 (gazette des Beaux-Arts, avril 1926 p.228)

Crédits photographiques : 
© RMN-Grand Palais / Stéphane Maréchalle (Photographe)
Date de dernière modification : 
28 novembre 2023 17:55 Europe centrale/Paris (ECT) +01:00
Mots-Clés
Proposer

- Proposer un nouveau mot-clé

Renseignez le champ ci-dessous pour nous proposer un nouveau mot-clé participatif Mot-clé proposé :