DBA.1972.00.151

Ounnout

Datation d'après les analyses au carbone 14 de Pascale Richardin, physico-chimiste, responsable du groupe datation Centre de recherche et de restauration des musées de France (2011-2012). ; Anciennement datée du 4ème siècle, la datation par le Carbone14 a permis de se rapprocher du 2ème siècle.

151 (N° Blazy, années 1970 et 1987) ; O.441 (O (>= 1873) :) ; 1974 (AN (< 1873) :)

corps humain, résine végétale, pin, eléments végétaux, persea, or, lin (embaumement)

Longueur en cm 158 ; Largeur en cm 38 ; Longueur en cm de la vitrine : 186.5 ; Largeur en cm de la vitrine : 53 ; Hauteur en cm de la vitrine : 110 ; Longueur en cm de la caisse : 217 ; Largeur en cm de la caisse : 81 ; Hauteur en cm de la caisse : 153 ; Poids en kg de la caisse : 238

Corps humain recouvert d'une résine végétale en pin, de feuilles d'or avec restes de bandelettes de lin. Le corps repose sur une litière de feuilles végétales de persea. Exhumée du site d’Antinoé à l’hiver 1906 par l’égyptologue Albert Gayet (1856-1916), la plus belle momie dorée de France arrive au musée de Dunkerque à la fin de l’été 1907. Ce corps féminin fut découvert débandeletté, reposant sur un lit de feuilles de persea, dans une cuve en bois. Sur l’un des fragments vermoulus du cercueil, figure le nom d’"Ounnout' -prophétesse-, probable hypothèse de ses fonctions d’officiante. Particulièrement bien conservée, elle fut examinée en 2010-2011 par une équipe pluridisciplinaire de chercheurs. Le recueil de données anthropologiques et médicales, associé aux résultats de datation au carbone 14 et à l’imagerie scientifique sont révélatrices des usages funéraires pratiqués en Egypte à l’époque romaine. Ainsi parée de son armure d’or -pratique divinisante-, la jeune "Ounnout" témoigne par la qualité du traitement de son corps, d’un mélange de tradition pharaonique et de religion chrétienne de par la préservation des organes Claude Steen-Guélen, septembre 2019

(Après le partage officiel des fouilles entre les gouvernements français et égyptiens, plusieurs musées français et étrangers s'adressent respectivement à Emile Guimet (1836-1918), mécène et premier commanditaire des fouilles d'Antinoé, et à l'Etat afin de recevoir momies et objets. Alfred Dumont (1845-1915), maire de Dunkerque est appuyé dans cette démarche par son ami d'enfance, le professeur Théodore Hamy (1842-1909), alors professeur au Muséum et conservateur au musée du Trocadéro de Paris. C'est ainsi qu'arrive à Dunkerque, dès l'été 1907, une momie dorée dans sa vitrine. Celle-ci, découverte durant l'hiver 1906, est accompagnée d'un lot détoffes coptes. En 1908, des objets en terre cuite, stuc et verre complètent ce premier envoi.) ; Ministère de l'Instruction publique

Etiquette (Français), sous la vitrine : Sur côté, sous les pieds : "Goumain Frères/FABRICANTS/54, rue de Charonne PARIS XI" ; Marquage numéro d'inventaire, Sur autre support

Rituel funéraire (Utilisation d'origine)

le corps humain;mort ; rituel

Démembrée : tête, corps, jambe gauche. ; Albert Gayet traduit le nom d'Ounnout par "astrologue" dans son livret d'exposition de 1906-1907, page 43. Il la qualifiera plus tard de Prophétesse (Cf. note de bas de page 555, p. 420, volume 2, "La révélation d'Antinoé par Albert Gayet. Histoire, archéologie, muséographie" par Florence Calament, Institut français d'archéologie orientale, 2005). ; Thermo-hygrométrie, Contraintes de conservation

Claude Steen-Guélen dir., Dunkerque et la collection d'Antinoé, cité de l'Egypte antique, Dunkerque, Dunkerque, Musée des Beaux-Arts, 2013 Yannick Lintz et de Magali Coudert dir., Antinoé. Momies, textiles, céramiques et autres antiques. Envois de l'Etat et dépôts du musée du Louvre de 1901 à nos jours, Paris, Editions Somogy, 2005 (pp. 89-93, p. 198-199 fiche n°46, fig. 46a et b) Florence Calament, La révélation d'Antinoé par Albert Gayet. Histoire, archéologie, muséographie, Le Caire, Institut Français d'archéologie orientale, 2005 (Volume 1, visuels p. 38, fig38b ; p. 49, une ancienne photographie noir et blanc conservée au département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre (fonds Guimet) présente la momie dorée dunkerquoise sur son lit de feuilles de perséa ; p. 139, 253, 290, 297, 299, 312, Volume 2 : pp. 419-420) T. ZIMMER, Momies dorées : matériaux pour servir à l'établissement d'un corpus, Budapest, Acta antiqua academiae scientarum Hungaricae, 1993 (pp. 3-38) Françoise Dunand, "Les "têtes dorées" de la nécropole de Douch, Paris, 1982 (pp. 26-46) J.-C. Goyon, Rituels funéraires de l'ancienne Egypte, Paris, Editions Le Cerf, 1972 Albert Gayet, Missions du ministère de l'Instruction publique et des Beaux-Arts et du musée Guimet. Fouilles de 1906-1907. Notice des objets recueillis à Antinoé et exposés au musée Guimet du 23 mai au 23 juin 1907, Paris, Editions Leroux, 1907 (pp.39-40 ; p.43)