990.2.2531

Cheveux, Os

Longueur maximum en mm. : 100 Largeur maximum en mm. : 50 Epaisseur maximum en mm. : 14

Pendentif, ornement de cou. Polynésie-probablement Iles Australes. Le pendentif qui mesure 10 cm de long, pour une largeur de 5 cm et une épaisseur maximale de 1,4 cm, est en os, probablement en os de baleine. La forme générale de l'objet est rectangulaire. L'avers est soigneusement sculpté et poli de manière à déterminer: 1°) une première surface rectangulaire convexe-concave: les petits côtés de ce rectangle sont également concave; 2°) un deuxième rectangle plus petit qui semble être comme la moitié du premier et dont le niveau est décalé par rapport à la surface de l'autre. Le revers est plat, non sculpté, presque brut. Sur un des grands côtés du rectangle, deux protubérances sculptées dans la masse et trouées, servent à fixer le collier lui-même. Celui-ci est fait de nombreux brins de cheveux tressés, serrés ensemble par des ligatures dans la partie joignant le pendentif. L'ensemble du collier tressé est en très mauvais état, alors que le pendentif, malgré sa patine est bien conservé. Je n'ai pas trouvé ailleurs d'objet semblable, ni dans les Musées, ni dans la littérature; il s'agit peut-être d'une pièce unique. L'ornement qui s'en rapproche le plus est un élément de collier, sculpté dans l'ivoire et représentant très probablement le tabouret en bois insigne de rang utilisé par les chefs aux Australes et aux Iles de la Société. (On verra plus loin un très bel exemple de ce type de collier, réservé aux chefs, N°2061). Sur cet ornement, les pieds du tabouret sont déportés sur le côté pour servir de point d'attache, mais la forme de la surface du siège est respectée. Les protubérances de fixation que nous avons sur le N° 2531 semblent répondre à la même nécessité. Je reparlerai plus loin des problèmes posés par l'origine de ces ornements en forme de tabouret, en me contentant de dire qu'ils sont beaucoup plus petits que le pendentif qui nous occupe et de formuler une hypothèse au sujet de ce dernier : les pieds sur le côté, la forme rectangulaire montrent qu'il s'agit probablement dans ce cas aussi de la représentation d'un tabouret de chef, mais on constate : 1°) la semi-réduplication de ce tabouret sur un des côtés de l'objet ; 2°) que les grands côtés des rectangles sont presque rectilignes et les petits côtés faiblement concaves. Aux îles de la Société les tabourets de chefs avaient des côtés presque rectilignes et d'autre part la réduplication comme marque de rang paraît être un phénomène tahitien (par exemple réduplication des barettes au sommet des pilons, ti'i superposés comme ornements de pirogues....) On pourrait donc supposer que le pendentif vient de Tahiti, si les ornements tahitiens parvenus jusqu'à nous n'étaient pas aussi rares. Anne Lavondes. Bijou composé d'un gros morceau d'os façonné et suspendu à un faisceau de cordonnets.

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