986.1.1

Portrait de ma concierge

Huile sur toile

Hauteur en cm : 80 Largeur en cm : 60 Hauteur avec cadre en cm : 93 Largeur avec cadre en cm : 73 Epaisseur du cadre en cm : 2.5

C'est la thèse de Marcel-André Stalter sur La vie et l'oeuvre de Jean Fautrier, de leurs commencements à 1940, soutenue en 1982, qui fait référence, pour cette période . L'exposition Fautrier 1925, dont nous avons engagé son principe en 1985-86 au MUsée de Calais, a permis d'éditer les premiers résultats de cette thèse et de présenter bon nombre d'oeuvres inédites, dont ce Portrait de ma concierge. Celui-ci participa aux côtés de dix-sept tableaux, dessins et sculptures, à l'exposition Jean Fautrier, les estampes 1923-1964 du Cabinet des Estampes de Genève, reprise au musée des Beaux-Arts de Tourcoing en 1986 : ce fut l'occasion de l'acquisition et de l'édition du Dossier 1 qui inaugure ainsi les dossiers du Musée de Tourcoing, auquel il est prérérable de se référer. Nous n'en donnerons ici que quelques extraits significatifs : "Le portrait de ma concierge, exposé à la première participation de Fautrier au Salon d'Automne de Paris (1922), représente la concierge du 6, rue Nicolet, sur la pente nord de la bute Montmartre... Le tableau le plus connu des débuts de Fautrier, Tyroliennes en habits du dimanche (Musée d'art moderne de la Ville de Paris) figurait au même salon, mais son esthétique ne ressemble pas à celle du Portrait de ma concierge... L'effigie de la concierge se détache sur un mur nu, en deux tons sobres... (elle) paraît soucieuse de "présenter bien"... Sur ce décor et cette présentation d'une dignité un peu pauvre et triste, se détache le visage dont le dessin est d'une surprenante souplesse ; il suit les méplats, les bosses, les sillons et les rides avec une sorte d'attentive affection... La restauration (décembre 1986) a fait réapparaître un coloris tout à fait original ; la complémentarité remarquable. La hauteur des tons, notamment le visage vert, évoque le fauvisme et la touche de rouge vif au coin de l'oeil gauche rappelle Van Gogh : ce coloris est d'autant plus insolite que le portrait demeure très objectif... Nous ne connaissons aucun autre tableau de Fautrier comparable à celui-ci. Il paraît atteindre le sommet d'un réalisme dénué d'emphase, tel qu'il est à peu près unique à l'époque et notamment dans les confrontations du salon d'Automne... C'est un des premiers tableaux dans lequel il manifeste son intérêt psychologique et plastique - ce qui s'étendra jusqu'en 1925 - pour les petites gens de Paris... Le portrait de caractère social se retrouve alors surtout en Allemagne (Otto Dix) et en Flandre. Le tableau qui semble se rapprocher le plus de celui de Fautrier est la Femme au panier de Permeke (1920, Musée d'Anvers), au point de vue typologique et par la qualité du graphisme, à la foit incisif et souple" (1). E.-D. A. (1) Stalter Marcel-André, 1987, Dossier 1, op. cit. bibl., pp. 14-19.

Collection privée, Paris

Signé en bas, à gauche : "Fautrier"

The Origins of Modern Art in France 1880-1939 p. 248, reprod. coul. p. 249 STALTER Marcel-André, Recherches sur la vie et vol. 1, pp. 65-68, cat. 17 LE NOUENE Patrick, Stalter Marcel-André, Fautrier p. 22, reprod. p. 23 ROLLET Fernand, "au Musée de Calais, Fautrier 1925 ALLEMAND Evelyne-Dorothée, préface, Stalter Marcel reprod. p. 12 "Halte à l'immobilisme", Musée de l'Hospice reprod. STALTER Marcel-André, "Fautrier du permanent au p. 18, reprod. coul. p. 53 FOHR Robert, "Fautrier, du réel à la matière", Le DOBBELS Daniel, "Fautrier la vie en noir", CABANNE Pierre, Jean Fautrier, Paris, Ed. La CABANNE Pierre, "Découvrez les trésors, XXe s., de n° 1448, p. 3, reprod. AGENDA DE L'ART, Gand, 1993 reprod. coul. "Le parcours de Jean Fautrier", La Voix du Nord, p. région La Voix du Nord, Tourcoing, Le musée de poche, "Le parcours de Jean Fautrier", mardi 9 novembre 1993, reprod. ALLEMAND Evelyne-Dorothée, Dix ans d'acquisition pp. 266-267, reprod. coul. p. 267 Réalistes des années 20