D.876.21.1

Paysans chantant et jouant de la musique dans une tabagie

bois (peinture à l'huile)

Hauteur en cm : 59,3 Largeur en cm : 83,1

"Plus de vingt paysans affublés de costumes pittoresques et coiffés presque tous de chapeaux de feutre sont assemblés dans une grande tabagie où ils s'amusent avec un entrain remarquable. Les uns chantent et jouent de divers instruments de musique, les autres boivent ou fument et, à en juger d'après leurs faces rubicondes, tous ont bu copieusement. Au milieu du tableau, juste à l'endroit où la lumière frappe le plus vivement, huit d'entre-eux sont groupés autour d'un tonneau qui sert de table et sur lequel est un livre ouvert devant un vieux à tête chauve qui chante et qui semble ravi, quatre autres chantent aussi : le plus éloigné est debout et joue du romel-pot, un autre est assis sur une caisse près du tonneau et joue du violon sur un gril, un troisième joue de la clarinette derrière un gros sans-soucis, vêtu d'un jacquette rouge vif, d'une culotte bleue et coiffé d'un feutre gris à plumes blanches. Il s'étale sur une chaise qui est des plus rustiques et joue du violon tout en tournant la tête vers la droite où est un joueur de vielle, sorte de petit rayeur à manteau gris clair, à colerette blanche qui semble l'étouffer et coiffé d'un bonnet à fourrure. Il regarde les autres en faisant une affreuse grimace et semble pousser cette exclamation "ah que c'est faux !" Ces trois derniers sont sans doute des musiciens ambulants dont le joueur de vielle est le chef. Cet irascible vielleur a déposé sa canne derrière lui contre un tonneau qui cache en partie un feu pétillant autour duquel sont assis sur des caisses trois vieux et gais lurrons : deux sont vus de face, l'un tient sa pipe allumée, l'autre son verre vide et le troisième, vu de dos, chasse la fumée qu'il avait conservé dans la bouche. Près et devant ce groupe, on voit par terre une bouteille, une marmite, un plat à poissons et une savate. On voit aussi sous la hotte de la cheminée, sur le mur, une planchette portant quelques traces de craie et de l'autre côté, comme lui faisant pendant, une petite niche dans laquelle est un bocal en verre. Une feuille de papier et une gravure à cadre rond sont sur la hotte ainsi qu'un clou où est attachée une corde tenant suspendue à une solive du plancher, une cage d'oiseau en osier, près de deux jambons. A gauche du tableau, six buveurs sont réunis autour d'une table où est un bocal de verre contenant sans doute du genièvre, ils bavardent et vident joyeusement leurs verres. L'un d'eux vient d'allumer sa pipe et de jeter le lumignon sur une traverse de la table près d'un pot de grès placé tout contre la chaise de son vis-à-vis. Derrière cette table et plus haut, deux individus à faces réjouies dont un fumeur sont accoudés à la fenêtre d'une chambre dont la porte est fermée et à laquelle on monte par un escalier qui est tout à gauche. La porte de la chambre est surmontée d'une petite fenêtre à carreaux garnis de plomb et l'autre fenêtre l'est de même. Le mur de la chambre forme dans la tabagie un angle protégé par un montant de bois auquel est accrochée une lanterne et contre lequel est fixé une sorte de paravent en planches où est clouée une gravure et derrière lequel on distingue à peine un homme vu de dos, puis, au-dessus de celui-ci, par une petite fenêtre, on voit passer une tête des plus grotesques et enfin, tout au fond, un homme en chapeau de feutre noir et vu de dos est accoudé à une fenêtre ouverte au-dessus de laquelle est une autre petite fenêtre à carreaux garnis de plomb". Le premier plan de gauche est occupé, par terre, par un pot noir et par une casine appuyée contre un banc placé derrière un vieux tonneau sur lequel sont des traces de craie et un bocal de verre presque noir". (Swynghedauw)

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Collection publique, Musée du Louvre, Déposé en 1876 par le musée du Louvre, département des peintures

Bas au centre, Monogramme H.K sur la surface bombée du tonneau

Catalogue manuscrit Swynghedauw, 1889 Cahier 1 p 60