P 840

Triptyque de la Vierge à l'Enfant entourée d'anges musiciens ; La Vierge à l'Enfant entourée d'anges

XVe siècle, fin

Peinture à l'huile sur bois

H. cm de l'oeuvre centrale : 105 L. cm de l'oeuvre centrale : 86 H. cm de chaque volet : 105 L. cm de chaque volet : 38 Hauteur avec cadre en cm : 119 Largeur avec cadre en cm : 200 Epaisseur avec cadre en cm. : 6 sans libellé : H86 L. cm : 45

La Vierge, vêtue d'une ample robe rouge, tenant sur ses genoux l'Enfant-Dieu et un volume ouvert, est assise au milieu d'une riante campagne flamande ; à droite, divers bâtiments rustiques ; à gauche, un bois où circulent des cerfs. Le volet de gauche représente un ange jouant du luth, celui de droite un ange jouant de la harpe. Le fond, sur les volets, continue le paysage du panneau principal. Le revers des volets représente, en grisaille sur fond rouge, la Visitation ; à gauche, l'ange ; à droite, Marie, les volets étant fermés.

BOURGEOIS Stephen en 1890 sur les fonds du legs Reynart E., Conservateur du Musée de Lille de 1842 à 1879 ; LA BERAUDIERE, 1885/05/18, Paris, cat. no 110

Ce tableau est un des rares triptyques complets du maître, appelé par Friedländer, Maître au Feuillage en broderie en raison du rendu précieux, de l’aspect brodé au petit point, des feuillages du fond de ses tableaux. Un autre exemple de retable complet attribué au même maître est connu et conservé à Polizzi Generosa en Sicile. Le sujet du panneau central de Lille, une Vierge à l’Enfant entourée d’anges, est un sujet typique de l’oeuvre de ce peintre. La Vierge est assise dans un jardin clos, l’Enfant Jésus sur ses genoux joue avec les pages d’un livre d’heures. Les végétaux et les animaux représentés autour de la Vierge ont une valeur symbolique, tel l’iris, évoquant la virginité de la mère du Christ et le paon perché sur la barrière derrière la Vierge, symbole d’éternité. Des maisons à pignon en pierre s’élèvent à l’arrière plan dans un paysage lumineux dominé par les verts des feuillages et le bleu du ciel. Ce paysage se développe d’un volet à l’autre unifiant ainsi la composition. Vêtue d’une robe rouge aux nombreux plis graphiques, cassés sur le sol, et d’un manteau bleu, la Vierge évoque à maints égards les Madones de Van der Weyden. Les anges musiciens des volets ont des ailes aux couleurs de l’arc en ciel. Ce Maître au Feuillage en broderie, très influencé par Gérard David, auquel on a longtemps attribué cette oeuvre, aurait été actif dans la région de Bruxelles à la fin du 15e siècle. A l’époque, il n’est pas rare que plusieurs maîtres participent à la réalisation d’un même panneau, on peut raisonnablement émettre l’hypothèse pour les oeuvres attribuées au Maître au Feuillage en broderie, d’une main réalisant les arrières plans et de ce fait, les arbres, et du travail d’un autre artiste pour les figures. Christine Germain