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Portrait de NicolasTrigault

Huile sur toile

Hauteur en cm. : 220 Largeur en cm. : 136 Profondeur en cm. : 3

Nicolas Trigault est né en 1577 à Douai, ville alors dans les Pays-Bas espagnols. Il meurt en 1628 en Chine. Il est l’un des plus importants Jésuites partis en mission en Chine. Il entre dans la compagnie des Jésuites à 18 ans, et part pour la première fois en Chine en 1610, où vivent alors 18 missionnaires jésuites. En 1614, il revient en Europe, et y voyage pendant quatre ans, allant d’Italie aux Pays-Bas, d’Espagne au Portugal, d’où il repart pour Goa. Il doit présenter aux Européens l’avancée de la mission jésuite en Chine. A cette fin, il publie sa traduction latine des journaux de Matteo Ricci, sous le titre De Christiana Expeditionae apud Sinas ( La Mission chrétienne en Chine), où il expose l’histoire de la mission Jésuite en Chine. Il doit aussi choisir et engager de nouveaux missionnaires et récolter des fonds pour poursuivre l’extension géographique de la mission. Son tour le mène auprès du pape Paul V qui l’autorise à traduire les évangiles en Chinois et dire la messe en chinois. Il revient en Chine en 1618 avec de nouveaux missionnaires, des sommes importantes, de nombreux ouvrages et outils scientifiques pour les mandarins, des reliques et des objets de dévotion. Dans ce tableau réalisé en Europe, peut-être dans l’atelier de Pierre-Paul Rubens, il est représenté dans une église : à l’arrière-plan est placé un autel, survolé par un putto. Derrière le jésuite un ample drapé rouge magnifie son portrait et apporte une touche de couleur vive. Nicolas Trigault est vêtu du costume des lettrés chinois, en soie noire bordée de bandes vertes. En effet, suivant l’enseignement du jésuite italien Matteo Ricci, Nicolas Trigault s’est laissé pousser la barbe et les cheveux et porte un habit de soie, signes extérieurs qui doivent assurer la reconnaissance sociale de l’ordre et son intégration auprès des élites intellectuelles chinoises de l’Empire Ming. Blaise Ducos, dans le catalogue de l'exposition "L'Europe de Rubens" sous la direction de Blaise Ducos, présentée au musée du Louvre-Lens du 22 mai au 23 septembre 2013, Editions Hazan (Paris), 2013, 360 pages, consacre une notice à cette oeuvre page 163 . Il conclut en disant : "Autrement dit, tant le dessin de New-York que les oeuvres de Douai doivent être comprises comme bien plus que des études de costume (...): c'est du rayonnement du catholicisme (religion "universelle" selon l'étymologie) qu'il s'agit. En vérité, l'habit chinois dit la puissance des missions étrangères, fer de lance de l'Eglise romaine. Le cas de Trigault est emblématique non seulement de la portée des réseaux post-tridentins en Europe et hors d'Europe via la Compagnie de Jésus, mais aussi du rôle de Rubens en tant que premier peintre au service des jésuites en Europe du Nord. Nul n'était mieux placé pour dessiner et peindre cet érudit, cet évangélisateur que fut Nicolas Trigault".

Destination d'origine, Collège des Jésuites Douai, Douai, Collège des Jésuites ; ; ROMBAULT Rémy de, collection Rémy de Rombault.

CAT. 1937, musée de Douai n°9. LOGAN, 2003 p.157-159, fig.2. LOGAN, 2004 p.330-336, n°75. CAT. EXP., Die Wittelsbacher und das Reich der Mit p.154 (repr) CAT. EXP., L'Europe de Rubens, 2013 p164 (repr), p163 (commenté)