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Venise et les maîtres de la couleur

En privilégiant les effets chromatiques sur la précision des contours, Venise se distingue de de l’École florentine qui a fait du dessin la forme d’expression supérieure ; celle sur laquelle reposent tous les arts. Dans le sillage de Giovanni Bellini (vers 1432-1516), Giorgione (vers 1477-1510) et Titien (vers 1488-1576), les peintres vénitiens du XVIe siècle témoignent un grand attachement au rendu des textures et à la qualité des effets atmosphériques. Dans leurs tableaux, la lumière se fait substance colorée qui miroite à la surface des choses et des êtres.

Tintoret : la lumière du Paradis

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Tintoret, Esquisse pour le Paradis, 1578, huile sur toile, 87 x 234 cm, Lille, Palais des beaux-arts

Cette toile peinte par Tintoret (1519-1594) est une esquisse pour Le Paradis, vaste composition d’une vingtaine de mètres de longueur qui orne la salle du conseil du Palais des doges à Venise. Dans cette première version, Tintoret installe des groupes de personnages sur des nuages étagés en demi-cercles. Leurs regards convergent vers le haut de la composition où  trônent le Christ et la Vierge Marie dans un halo orangé. Privilégiant les contrastes lumineux sur la précision du dessin, Tintoret construit sa toile sur une opposition entre zones éclairées et zones en contre-jour afin de créer un effet tournoyant.

Le portrait vénitien : un appel au toucher

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1- Paolo Caliari, dit Véronèse, Portrait de femme, vers 1565, huile sur toile, 106 x 87 cm, Douai, musée de la Chartreuse
2- Jacopo Robusti, dit Tintoret, Portrait d’un sénateur vénitien, huile sur toile, 110 x 84,5 cm, Lille, palais des beaux-arts
3- Francesco Montemezzano (attribué à), Portrait d'une dame tenant un luth, 2e moitié XVIe siècle, huile sur toile, 118,5 x 100 cm, Amiens, musée de Picardie

Grâce à leur maîtrise des effets picturaux de la peinture à l’huile, les artistes vénitiens confèrent une incomparable dimension tactile à leurs tableaux. Plus que tout autre genre, le portrait constitue pour eux un défi leur offrant la possibilité d’interpréter les carnations, les étoffes et les parures. Dans Portrait de femme (musée de la Chartreuse, Douai), Véronèse (1528-1588) traduit ainsi  le poids du velours de la robe à l’aide de larges coups de brosse comme esquissés, alors que son pinceau se fait léger pour l’organdi brodé du décolleté. La lumière exalte la blancheur du modèle qui se détache sur le fond neutre. Dans la pénombre, les boucles d’oreille scintillent et rehaussent l’éclat du visage.

 

Alexandre Holin pour l'ACMHDF

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