Florence : berceau de la Renaissance et de l’histoire de l’art

Florence est le principal foyer de la Renaissance. Durant plus de deux siècles, entre le début du XIVe siècle et le début du XVIe siècle, la ville connaît un essor artistique exceptionnel soutenu tout à la fois par un commerce florissant, d'importants ordres religieux et un riche mécénat privé. Au milieu du XVIe siècle, l’artiste et écrivain Giorgio Vasari (1511-1574) contribue au prestige de la ville en écrivant Les Vies des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes (1550-1568), ouvrage qui contribue à ancrer dans les mentalités la suprématie artistique de Florence et de la Toscane.

Le commerce florentin favorise la reconnaissance de ses artistes

Andrea Della Robbia, Le prophète Jérémie, vers 1469-1470, H. 24,5 x L. 51 x E. 9,5 cm, terre cuite émaillée, Saint-Omer, musée de l’hôtel Sandelin

Au début du Quattrocento, une nouvelle approche de la sculpture voit le jour à Florence : des artistes comme Lorenzo Ghiberti (1378-1455), Donatello (1386-1466) et Luca della Robbia (1400-1482) développent une forme de naturalisme qui influence beaucoup la peinture. Ce buste du prophète Jérémie fut commandé au neveu de Luca della Robbia, Andrea (1435-1525), par Guillaume Fillastre (vers 1400-1473), abbé qui officia dans la ville de Saint-Omer. L’œuvre témoigne du génie que développa Florence pour exporter ses talents bien au-delà de ses frontières.

Les Médicis : des banquiers, mécènes de Botticelli

1- Sandro Botticelli (atelier), La Vierge à l’enfant, 4e quart du XVe siècle, tempera sur bois, D. 0,92 cm, Fontaine Chaalis, Abbaye royale
2- Sebastiano Mainardi, La Vierge à l’églantine, 1485, huile sur bois, 60 x 34,5 cm, Lille, palais des beaux-arts

Sandro Botticelli (1445-1510) prête son talent aux Médicis, famille de banquiers qui développe un mécénat princier au cœur de la Florence républicaine. Son art, à l'image de cette Vierge à l'enfant, recherche une certaine élégance qui plaît à ses commanditaires. Refusant les perspectives trop accusées, Botticelli privilégie les courbes qui accentuent les effets de surface. La représentation de la Vierge à mi-corps fut très prisée par ses contemporains. Sebastiano Mainardi (vers 1460-1513) en propose une variation où son goût pour le rendu des matières témoigne d’une probable influence flamande.

Giorgio Vasari : établir la suprématie de l’art toscan en écrivant son histoire

Giorgio Vasari, Piéta, 1574, huile sur bois, 174 x 130 cm, Douai, musée de la Chartreuse

Giorgio Vasari qui a peint cette grande Piéta, est également l’auteur de l’une des premières histoires générales de l’art moderne produite en Europe : Les Vies des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes (1550-1568). Brillante synthèse de plus de deux siècles de création, l’ouvrage a également une visée politique en cherchant à fonder la supériorité de la Toscane sur les autres foyers artistiques.

(1)Piéta : Représentation de la Vierge Marie soutenant le Christ mort.