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L’Antiquité revisitée

Bien que les auteurs antiques ne soient pas totalement tombés dans l’oubli au Moyen Âge, les intellectuels de la Renaissance en proposent une lecture nouvelle en cherchant non seulement à les étudier mais aussi à imiter et prolonger leurs exemples. Dans le champ de la création, le « retour à l’antique » favorise le renouveau du nu et du portrait. Sur un plan thématique, il ouvre l’art aux sujets mythologiques qui cohabitent désormais avec la représentation de scènes religieuses.

Des profils de médaille

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1 - Piero di Cosimo, Portrait de Simonetta Vespucci, 1477/79, détrempe sur bois, 57 x 42 cm, Chantilly, Musée Condé
2 - D’après Antonio Puccio, dit Pisanello, Médaille représentant Cecilia Gonzague, fille de Louis III, marquis de Mantoue, 1447, bronze, Paris, Musée du Louvre (actuellement présenté dans la Galerie du temps du Louvre-Lens)
3 - Anonyme, Plat d'apparat : Bella donna, vers 1500-1530, faïence lustrée, Diam. 42 cm, Musée du Louvre (actuellement présenté dans la Galerie du temps du Louvre-Lens)

L’essor du portrait individuel au Quattrocento s’inscrit dans une réappropriation de l’art antique. Saisissant l'individu dans sa dimension physique et temporelle, le portrait en perpétue la mémoire, à l’instar des médailles anciennes dont s’inspire tout à la fois le bas-relief représentant Cécilia Gonzague (NC-1474) et le portrait peint de Simonetta Vespucci (1453-1478). Piero di Cosimo (1462-1522) représente très certainement cette dernière à titre posthume, en cherchant à perpétuer sa beauté à travers les siècles. L’art des médailles influence également d’autres techniques comme la céramique.

Des saints au corps de dieux antiques

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Pietro di Cristoforo Vannucci, dit le Pérugin, Saint Sébastien, vers 1490-1500, huile sur bois, 176 x 116 cm, Musée du Louvre (actuellement présenté dans la Galerie du temps du Louvre-Lens)

Le saint Sébastien peint par le Pérugin (vers 1450-1523) illustre la relecture de l’Antiquité qu’opère le christianisme. Militaire romain, saint Sébastien figure parmi les premiers martyrs de l’ère chrétienne (il fut condamné à être transpercé de flèches). Rien ne transparaît de la souffrance du martyr dans l’œuvre de Pérugin. Marqué par la statuaire grecque et romaine, l’artiste en retient la justesse anatomique et une certaine idéalisation des proportions. L’abandon qui se dégage du corps traduit l’audace de l’esprit de la Renaissance qui savait conjuguer spiritualité religieuse et sensualité.

Des allégories moralisantes

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Sandro Botticelli et atelier, Allégorie de l’automne, vers 1490-1500, tempera sur toile, 192 x 105 cm, Chantilly, musée Condé

Sous l’influence antique, les thèmes profanes gagnent en importance et séduisent les commanditaires. À Florence, Sandro Botticelli (1445-1510) est l’un des grands pourvoyeurs d’allégories, ces représentations qui donnent un visage humain à une idée abstraite ou à une notion morale. Ici, l’automne prend les traits d’une jeune femme dont la robe drapé rappelle les statues grecques. Elle porte sur la tête un panier rempli de fruits et soutient un enfant ivre, symbole de la clairvoyance émoussée par l’abus de vin.

 

Alexandre Holin pour l'ACMHDF

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