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La naissance du Baroque

La peinture de la seconde moitié du XVIIe siècle, à laquelle on accole régulièrement l’épithète baroque, est étroitement liée à l’architecture et remplit une fonction décorative. Elle se caractérise par des compositions amples et dynamiques, des effets de draperie tourbillonnant et une exagération des mouvements. Décorateurs virtuoses, les artistes baroques adaptent leurs peintures au cadre architectural et sculptural qui les accueille, se plaisant régulièrement à brouiller les frontières entre les arts.

Des expressions et des mouvements théâtraux

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Giovanni Battista GAULLI, dit Il Baciccio, La Querelle d’Achille et d’Agammemnon, vers 1695 © RMN-Grand Palais (MUDO-Musée de l’Oise) / Thierry Ollivier

Giovanni Battista Gaulli (1639-1709) est souvent considéré comme l’un des principaux fondateurs du Baroque romain. Il est l'auteur  du spectaculaire plafond en trompe l’œil de l’église du Gesù à Rome. Œuvre tardive, la composition de Beauvais se caractérise par une relative stabilité : elle dispose les personnages en frise de façon symétrique en les dotant de gestes théâtraux. Son sujet relate un épisode de la guerre de Troie, lorsqu’Achille, avisé par la déesse Athéna, range son épée après avoir menacé le roi Agamemnon suite à un différend. Malgré un retour au calme, la tension précédant la réconciliation des deux hommes est toujours palpable dans le mouvement des drapés et la nervosité des poses.

Des étoffes qui sur-jouent la dramaturgie

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Lionello Spada, Joseph et la femme de Putiphar, vers 1615-1620, huile sur toile, 194x144 cm, Lille, plais des beaux-arts

Comme Gaulli dans le tableau ci-dessus, Lionello Spada (1576-1622) exagère le mouvement des drapés pour accentuer la dramaturgie de sa composition. Dans Joseph et la femme de Putiphar, le manteau du jeune homme constitue l’enjeu majeur de la narration. Esclave de Putiphar, intendant de Pharaon, Joseph refuse de céder aux avances de l’épouse de son maître. Par vengeance, celle-ci l’accuse de viol en présentant le manteau qu’elle a réussi à lui arracher. Spada a peint cette toile pour les appartements du cardinal Alessandro d’Este de Modène. Il constituait une paire avec Renaud et Armide d’Alessandro Tiarini (1577-1668) également conservé à Lille.

Un art qui s’adapte au goût des princes

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1- Giovanni Francesco Romanelli, La glorification de la France, vers 1655-1657, huile sur toile, 184 x 260 cm, Lille, palais des beaux-arts
2- Giovanni Francesco Romanelli, Moïse sauvé des eaux, vers 1655-1657, huile sur toile, musée et domaine nationaux du palais de Compiègne

Ces deux tableaux aujourd’hui présentés dans des musées différents (Compiègne et Lille) appartenaient autrefois à un vaste ensemble décoratif qui ornait l’appartement d’été de la reine Anne d’Autriche (1601-1666) au palais du Louvre. Ils témoignent de la renommée de Giovanni Romanelli (1610-1662) hors des frontières de son pays et prolongent un goût des souverains français (qui remonte à François le) à l’égard d’artistes italiens auxquels ils confient d’importantes commandes. Le tableau de Lille est particulièrement éloquent à cet égard : il se présente comme une allégorie de la France sous les traits d’une Minerve triomphante à qui la Victoire remet une couronne de laurier.


(1)Église du Gesù : église-mère de la Compagnie de Jésus (ordre catholique fondé en 1539 par Ignace de Loyola), l’édifice est achevé en 1584. Sa façade et son plan, à la fois simples et grandioses, l’imposent comme un modèle, mainte fois copié dans les pays où les jésuites s’imposent. En savoir+

 

 

Alexandre Holin pour l'ACMHDF

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