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Des œuvres d’or et de lumière

Matériau rare et coûteux, l’or recouvre les objets les plus somptueux de la peinture de style gothique international qui se développe à la charnière du Moyen Âge et de la Renaissance. À la fois matière et vecteur de lumière, l’or revêt de multiples fonctions : sur un plan matériel, il renforce la préciosité de l’œuvre en soulignant le caractère exceptionnel de l’image ; au niveau religieux, l’espace purement lumineux qu’il définit symbolise l’éclat et l’incommensurabilité de Dieu.

L’or donne de l’éclat à la peinture religieuse

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Maître de Santa Barbara a Matera, La Vierge allaitant entourée de saints, 1432, tempera et feuille d’or sur bois, 124 x 182 cm, Lille, palais des beaux-arts

Formule appréciée de la peinture religieuse, le polyptique associe plusieurs panneaux peints qui représentent les principaux saints de la liturgie. Son organisation doit être à la fois simple et claire pour marquer les esprits. Dans ce polyptique, chaque saint occupe une niche autour de la Vierge Marie qui trône, en majesté,  au milieu de la composition. Omniprésent, l’or vibrait autrefois sous la flamme des bougies et installait les figures dans un espace purement lumineux.

L’or renforce la préciosité de l’œuvre profane

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Andrea da Firenze, Le Jardin d’amour, vers 1370, plateau d’accouchée, tempera et feuille d’or sur bois, D.50 cm, Douai, musée de la Chartreuse

Très présent dans les œuvres religieuses, l’or recouvre également les objets profanes. Ce plateau peint sur ses deux faces est appelé « desco da porto » (plateau d’accouchée) en raison de son usage : dans les milieux aisés de la bourgeoisie et de l’aristocratie florentine, il était offert aux jeunes mères au moment d’une naissance. Le verso de l’œuvre représente un « jardin d’amour » dans lequel de jeunes gens richement vêtus jouent et écoutent de la musique.

L’or définit un espace divin et surnaturel

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Anonyme florentin, Christ en croix entre la Vierge et saint Jean, fin du XIVe siècle, peinture à l’huile et feuille d’or sur bois, 35 x 26 cm, Abbeville, Musée Boucher de Perthes

À la fin du Trecento, le fond d’or, emblème du monde divin, cohabite régulièrement avec des amorces de paysage. Dans ce Christ en croix, il est associé à une enceinte de pierre qui évoque Jérusalem. Durant la Renaissance, la peinture évolue vers un naturalisme plus poussé : le fond d’or laisse la place à des espaces organisés par la perspective dans lesquels se meuvent les protagonistes de l’histoire.


(1) peinture gothique : entre le début du XIIIe siècle et la fin du XIVe siècle.
(2) gothique international : phase tardive du gothique qui se développe de la fin du XIVe siècle jusqu’au milieu du XVe siècle. Marqué par l’esprit courtois, il repose sur des couleurs luxuriantes et l’emploi de matériaux raffinés.
(3) Trecento et Quattrocento : quatorzième et quinzième siècle en Italie.

 

 

Alexandre Holin pour l'ACMHDF

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