REMARQUE ! Ce site utilise des cookies et autres technologies similaires.

Si vous ne changez pas les paramètres de votre navigateur, vous êtes d'accord.

J'ai compris
Accueil Collections Expositions virtuelles

Une leçon de morale en peinture par Bathalsar van der Ast

Balthasar van der Ast, Nature morte allégorique, Vers 1630, Huile sur bois, 134 x 140 cm, Douai, Musée de la Chartreuse
 
Informations supplémentaires
Balthasar van der Ast, Nature morte allégorique, Vers 1630, Huile sur bois, 134 x 140 cm, Douai, Musée de la Chartreuse

Par son grand format, cette œuvre de Balthasar van der Ast (vers 1593-1657) témoigne de l’importance acquise par la nature morte, en Hollande, dans le premier tiers du XVIIe siècle. Fidèle à la minutie descriptive des pionniers du genre, Balthasar van der Ast innove en étageant les éléments de sa composition sur deux niveaux, en créant des chevauchements visuels et en ouvrant l’arrière-plan sur un paysage.  

L’œuvre regroupe les sujets favoris de l’artiste qui excelle dans le rendu des fruits, des fleurs et des coquillages. Selon une habitude déjà répandue, il invente une temporalité idéale en associant des fleurs et des fruits qu’il était impossible de trouver à la même saison au XVIIe siècle, comme le muguet printanier, les cerises estivales et les raisins de septembre.  

Ne pouvant avoir tous les éléments de sa composition sous les yeux au même moment, l’artiste s’est très probablement aidé de carnets de dessins ou d’œuvres peintes précédemment, à moins qu’il ne se soit inspiré de planches botaniques, documents dont la réalisation incombait souvent aux peintres, à une époque où le partage entre les savoirs artistiques et scientifiques n’a pas le même sens qu’aujourd’hui.

Cette association fictive d’éléments disparates alimente la dimension allégorique de l’œuvre. Il est attesté que le tableau fut peint pour Frédéric V (1596-1632), roi déchu de Bohème qui ne régna que le temps d’un hiver. Après sa destitution en raison de ses accointances protestantes, le souverain malheureux trouva refuge aux Pays-Bas. La composition apparaît alors comme une mise en garde contre la vanité des biens terrestres et la précarité des situations. Les fruits gâtés, les feuillages rongés et les insectes qui bourdonnent, sont autant d’allusions à la marche implacable du temps, alors que les coquillages évoquent la dépouille mortelle.

Le mur en ruine au niveau médian renvoie probablement au revers de fortune de Frédéric V et à la perte des états qu’il dirigeait. Il s’ouvre sur la représentation de son palais conçu par l’architecte Bartholomeus van Bassen (1590-1652), resté à l’état de projet.

_______________

Références bibliographiques

Françoise Baligand, Le musée de la Chartreuse de Douai, Réunion des musées nationaux, Fondation Paribas, 1999

Ressources en ligne

Balthasar van der Ast, Fruits, coquillages et insectes, Lille, Palais des Beaux-Arts - Consulté le 29/01/2020

 

Alexandre Holin pour l'ACMHDF

Balthasar van der Ast, Nature morte allégorique, Vers 1630, Huile sur bois, 134 x 140 cm, Douai, Musée de la Chartreuse
Nature morte allégorique | Nature morte allégorique
Fruits, coquillages et insectes ; Fruits et coquillages
Fruits, coquillages et insectes ; Fruits et coquillages | Fruits, coquillages et insectes ; Fruits et coquillages
tableau, Lézard et coquillages
tableau, Lézard et coquillages | tableau, Lézard et coquillages
Fruits et gibier
Fruits et gibier | Fruits et gibier