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La peinture de la Renaissance en Italie - introduction

Si le terme « Renaissance » est employé à partir de la fin du XIVe siècle pour désigner un renouveau des arts et des lettres en Italie, ce n’est qu’au milieu du XIXe siècle qu’il est utilisé pour qualifier l’époque qui succède au Moyen Âge. Les bornes chronologiques de la Renaissance varient selon les historiens. Dans Les Vies des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes (1550-1568), Giorgio Vasari (1511-1574) voit en Giotto (vers 1266-1337) le principal protagoniste d’une nouvelle conception de la peinture. Bien que son point de vue appelle la nuance, il est indéniable que l’art s’oriente vers une plus grande fidélité aux apparences dès le début du Trecento(1).

DES FIGURES QUI S’INCARNENT

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1 – Anonyme, Saint François d’Assise, vers 1225-1250, peinture sur bois, fond d’or, 95 x 39 cm, Paris, Musée du Louvre (actuellement présenté dans la Galerie du temps du Louvre-Lens)

2- Carlo Crivelli, Saint Jacques de la Marche, 1477, huile sur bois, 198 x 64 cm, Paris, Musée du Louvre (actuellement présenté dans la Galerie du temps du Louvre-Lens).

Distantes de plus de deux siècles, ces deux œuvres illustrent l’évolution naturaliste de la peinture à la Renaissance. Peint vers le milieu du XIIIe siècle, le panneau représentant Saint François d’Assise respecte les conventions médiévales : visage peu expressif, absence de décor, volumes limités. Carlo Crivelli (vers 1430-1435 – vers 1494-1495) se montre plus attentif au réel : sans complaisance, il dépeint Saint Jacques de la Marche comme un vieillard. L’artiste reste toutefois fidèle à certains procédés médiévaux comme le traitement en miniature des commanditaires aux pieds du saint.

DES ARTISTES QUI S’ÉMANCIPENT

 

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Leon Battista Alberti, Autoportrait, vers 1450-1500, bronze, 15,4 x 11,5 cm, Paris, Musée du Louvre (Présenté en 2016 dans la Galerie du temps du Louvre-Lens)

La Renaissance reconnaît à l’artiste un statut de créateur intellectuel alors qu’il était jusqu’alors considéré comme un simple artisan. Cette évolution sociale trouve l’une de ses principales assises théoriques dans De Pictura (« De la Peinture »), essai écrit en 1436 par Leon Battista Alberti (1404-1472). L’auteur y présente les peintres et les sculpteurs, non plus comme d’excellents praticiens, mais comme des hommes « de grande culture ». L’émergence des premiers autoportraits d’artistes coïncide avec cette reconnaissance. Dans celui qu’il nous laisse, Alberti s’inspire des profils solennels des médailles antiques.

DES PEINTURES QUI RACONTENT ET QUI ÉMEUVENT

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Sandro Botticelli et Filipino Lippi, Scène de l'histoire d'Esther : Le choix d’Esther par Assuérus, vers 1475, tempera sur bois, 47 x 131 cm, Chantilly, musée Condé

Considérés par Alberti à l’égal « des poètes, des orateurs et des autres savants en matière de lettres », les peintres de la Renaissance sont tenus de construire des discours par l’image. Pour narrer les aventures d’Esther tirées de l’Ancien Testament, Sandro Botticelli (1445-1510) et Filipino Lippi (1457-1504) organisent l’espace de la composition comme un plateau de théâtre. Au premier plan, le roi Assuérus désigne Esther comme sa nouvelle compagne. Derrière eux, une scène antérieure est représentée : le moment où Assuérus répudie sa première épouse qui refuse de se joindre à sa table. Bien que la perspective unifie l’espace, plusieurs moments du récit sont représentés afin d’en faciliter la compréhension.


(1)Trecento : quatorzième siècle italien.
(2)Ancien Testament : ensemble des écrits de la Bible antérieurs à la naissance de Jésus-Christ.
(3)Perspective : procédé qui permet de donner une illusion de profondeur sur une surface plane.

 

 

Alexandre Holin pour l'ACMNPDC