Auguste Borget, originaire d’Issoudun, né en 1808, entame en 1836 un périple autour du monde de quatre ans qui le conduit en Amérique du Nord et du Sud, en Orient, en Extrême-Orient et en Océanie. Rares sont les peintres à avoir fait le tour du monde. Il a d’ailleurs souvent été confronté aux guerres coloniales, aux tempêtes, aux maladies, à la solitude. Il vit selon les coutumes des pays traversés. Il dessine tout : les fêtes, les traditions, les populations, les bâtiments, la végétation… Il est frappé par le mystère de ces civilisations qu’il ne fait qu’entrevoir. Loin de lui les représentations anecdotiques et l’exotisme facile. De retour en 1840, Borget peint inspiré par les nombreux croquis rapportés et participe aux Salons où le succès est au rendez-vous. Une part de rêve se dégage de son travail. Son goût pour l’étrange et la beauté que l’on trouve notamment dans la luxuriance de la végétation qu’il représente est parfois loin des préoccupations d’autres peintres voyageurs.

Les images rapportées de Chine sont rares à cette époque. Les relations entre l’Empire du milieu et l’Europe ont toujours été difficiles. Si les échanges commerciaux sont intenses, la Chine a toujours empêché la présence trop importante d’étrangers sur son territoire. La baie de Hong Kong et le séjour d’un an et demi à Macao et à Canton fournissent l’essentiel de sa production dessinée en Asie. De retour en France en 1841, il publie un recueil de gravures, dédié au roi Louis-Philippe et intitulé « La Chine et le Chinois » avec 32 planches lithographiées.

En 1841, Borget présente au Salon « Vue d’un grand temple chinois à Macao » qui remporte un véritable succès. Acheté par Louis Philippe, le tableau sera également exposé à l’Exposition Universelle de 1855.