La confrontation avec l’Orient, rendue plus directe par l’amélioration des conditions de voyage, conduit certains artistes à s’intéresser plus volontiers à sa réalité. Ces derniers accompagnent les missions scientifiques avec le souci de contribuer à fixer la mémoire de cet Orient qui se transforme au contact des Européens. Les artistes s’intéressent au type humain comme Delacroix avec son tableau « Comédiens et bouffons arabes ». La noblesse d’allure des ces autochtones lui fait penser qu’ils sortent vivants de l’histoire ancienne. « Rome n’est plus dans Rome », écrit-il, « l’Antique n’a plus rien de beau ».

Les paysages intéressent particulièrement les peintres. Frappés par l’immensité du désert, des artistes comme Louis-François Cassas, Pascal Linant de Bellefonds… cherchent à rendre la sensation d’infini qui s’en dégage. L’esprit d’observation, le désir de rendre compte et de témoigner des choses vues comme des phénomènes atmosphériques et lumineux entraînent ces artistes à privilégier le reportage par rapport à l’émotion.