Le support privilégié pour la copie des manuscrits est le parchemin. La légende veut que le parchemin (du grec pergamênê, « peau de Pergame ») ait été inventé par le roi de Pergame au 2e siècle avant Jésus Christ, car sa ville n’était plus approvisionnée en papyrus du fait de la rivalité entre la bibliothèque de Pergame et celle d’Alexandrie. Le parchemin est fabriqué à partir d’une peau de mouton, de chèvre ou de veau, qu’on fait tremper dans un bain de chaux pour éliminer les poils et les graisses. Raclée, tendue sur un cadre en bois, séchée au soleil, puis blanchie, la peau ainsi traitée, devenue fine et lisse, peut recevoir l’écriture sur ses deux faces.

 

Le parchemin est ensuite plié, le nombre de pliages déterminant le format du cahier, constitué de feuillets découpés à la taille désirée. La texture d’un feuillet est différente selon son côté poil ou son côté chair, si bien qu’on prend garde de ne présenter qu’un type de côté sur une même double page.

 

Afin de guider l’écriture, le scribe procède à la piqûre et à la réglure du parchemin. Il pique son feuillet de trous qu’il relie par des traits tracés à la pointe sèche dans l’épaisseur de la peau, délimitant l’espace, la largeur des colonnes de textes et le nombre de lignes par pages. Il détermine également l’emplacement des illustrations, appelées enluminures (du latin illuminare, « rendre lumineux », « éclairer »). Un certain nombre de conventions ou de signes sont adoptées pour faciliter la lecture du manuscrit : rubriques (du latin ruber, « rouge », couleur de l’encre avec laquelle on les indique communément) faisant apparaître les subdivisions du texte ; initiales ornées marquant le début d’un texte ; pied-de-mouche subdivisant et articulant le texte ; bouts-de-lignes pour combler le blanc d’une fin de texte ; manchettes ou manicules (mains avec un doigt pointé) attirant l’attention sur certains passages, etc.

   Dans son travail de copie, lent et pénible, le scribe utilise un calame, roseau effilé, ou une plume d’oie, qu’il tient à trois doigts, sans reposer la main qui écrit sur la feuille ni toucher de l’autre main le parchemin, de peur de le salir. Un canif sert à tailler calame ou plume, et à corriger les erreurs en les grattant.

  L’enlumineur quant à lui fait une ébauche à la mine de plomb, puis peint au moyen de pigments d’origine végétale, animale ou minérale, mélangés à un liant (gommes végétales, colles animales, miel, blanc d’œuf) qui assure l’adhérence au support. Les métaux (or, argent, cuivre, étain, plomb) sont également très employés et contribuent à magnifier le texte et son image.