Le « petit » théâtre de Maurice Sand est chez lui un mode constant de création. Il se sera rapproché du « grand » théâtre, mais sans s’y intégrer. Partenaire des exercices d’improvisation qui égayaient le Nohant des années 50, il a produit nombre de canevas, et dessiné avec maestria pendant plus de dix ans les costumes fantaisistes des acteurs. Installé en parallèle à Paris, il a songé un temps à se lancer en théâtre avec un associé, a obtenu un certain succès avec la pantomime Arlequin ravisseur jouée de 1854 à 1856 au nouveau théâtre des Folies-Concertantes (ancêtre du Théâtre Dejazet), mais George Sand décourageait cette aventure tout en attendant de lui une participation à ses propres incursions sur la lucrative scène parisienne. Il produisit à sa demande des dessins de costumes et de décors mais leurs tentatives d’écriture en commun furent des échecs. S’il fut co-auteur des Don Juan de village, pièce présentée brièvement au Théâtre Vaudeville en 1866, Maurice bouda en cours de route la collaboration à un projet de drame vendéen intitulé Le Pied sanglanttexte devenu Cadio en 1868, adapté par Paul Meurice au Théâtre de la Porte-Saint-Martin.

 

Lise Bissonnette