Détails de l'oeuvre/objet

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Numéro d'inventaire : 
MLC 1983.1.20

Auteur : 
Sand Maurice (1823-1889) (peintre)

Titre : 
Scène de la Commedia dell’Arte

Dénomination : 
tableau

Date de création : 
19 février 2024 17:21 Europe centrale/Paris (ECT) +01:00
Période(s) : 
Ecole : 
France

Domaine : 
peinture ; manuscrit ; spectacle - fête

Matériaux et techniques : 
toile (peinture à l'huile)

Mesures : 
H. 24 cm ; l. 32 cm (Avec cadre)

Précisions sur les inscriptions : 
signé ; annotation
S. au centre à g. à l’encre noire : “ Maurice Sand ”
Etiquette blanche avec rousseurs glissée dans le cadre à d. portant la signature de Maurice Sand et les initiales “ Dc ”. Ce morceau de papier était collé au cadre.

Représentation : 
scène (Zanni, Pierrot, le Docteur, Arlequin, Cassandre, Isabelle, Colombine, le Capitan, le notaire, rideau, porte, paravent, table, nappe, costume, Commedia dell’Arte)

Date d'acquisition ou d'entrée matérielle : 
1983

Anciennes appartenances : 
Christiane SMEETS-SAND née ETAVE

Historique : 
La Commedia dell'arte tel est le nom sans équivalent dans notre langue au genre d'improvisation appliquée à l'art dramatique. Elle est certainement l'expression la plus intéressante et la plus fidèle du génie de la race italienne. Pour réunir ses personnages, elle a mis à contribution, en leur empruntant leur patois et leurs habitudes partculières, tous les groupes de la péninsule. Enfin, elle est parvenue à représenter sous la forme la plus vive et la plus saisissante, en même temps que les instincts les plus naïfs de la créature humaine, toutes les variétés du caractère national.
Dans Masques et Bouffons (1860), Maurice décrit chaque bourg, chaque patois, chacun ayant son représentant. Il a d’ailleurs a eu l’idée de la classifier pour ainsi dire scientifiquement, en ramenant chaque variété à l’espèce, chaque espèce au genre.

Source : Eugène Lataye, Chronique de la quinzaine Essais et notices, Revue des deux mondes, 1er décembre 1859, p. 743 à 752

Une première dans l'histoire du théâtre : les femmes sur la scène
Les femmes doivent beaucoup à la Commedia dell'arte puisque c'est par elle que progressivement ces dernières auront la possibilité de monter sur la scène. Depuis les Grecs, la scène était en effet un lieu réservé aux hommes, lesquels jouaient tous les rôles, masculins et féminins. Ainsi, à l'origine, le rôle de Colombine était interprété par un homme. Ce changement effectué, le théâtre connaîtra une nouvelle dimension.

Les zanni
Les zanni incarnaient à l'origine des personnages de paysans misérables, descendus des montagnes de Bergame pour devenir débardeurs dans les villes. Leur nom est une transformation dialectale de Giovanni. Il existait toujours sur scène deux zanni, l'un niais (le futur Arlequin), l'autre fourbe et rusé (Brighella), le premier servant de repoussoir au second. Le passage du masque de Zanni à celui d'Arlequin (Arlecchino) est un moment essentiel dans l'histoire du genre. À l'origine, son costume est composé de haillons, d'un masque noir un peu hideux, grotesque et bestial, qui le rapproche du diable de la tradition médiévale. Sa batte, qu'il emploie comme sceptre, comme louche ou comme épée, a été considérée comme la version comique de la massue d'Hercule, mais le caractère et le costume d'Arlecchino évolue rapidement : les haillons deviennent des losanges multicolores, le masque devient moins grossier et le personnage fait preuve de plus de grâce, de fantaisie et de souplesse.

Brighella
Masque plus tardif que celui d'Arlequin, Brighella est le serviteur fourbe et astucieux, capable de contrôler toutes les situations. Il apparaît vers 1601. Son nom vient de briga (intrigue). Son costume est moins stylisé que celui d'Arlequin. Il se compose d'une grande blouse blanche, retenue à la taille par une ceinture de cuir, d'un plastron et de culottes blanches à larges rayures vertes.

Pantalon
Pantalon, le vieillard ridicule et avare, apparaît plus tôt que celui de Brighella, vers 1565. Il appartient à la tradition des vieillards de comédie déjà présente à Rome (Attelanes). Il est ridicule et avare. C'est le type même du personnage imbu de lui-même, incapable de se rendre à l'évidence du temps qui passe, réactionnaire et méfiant envers le progrès. Comme il est en plus porté sur les jeunes filles, il représente le type même du vieillard grotesque. Son costume étiré, sa longue barbe de chèvre le rendent même burlesque.

Isabelle, la fille de Pantalon
Isabelle est intelligente et sensible, mais le romanesque l'aveugle et elle ne voit pas toujours les intrigues qui se tissent autour d'elle. Ainsi, elle a besoin de Colombine, sa servante, pour déjouer les plans de son père, qui prétend la donner en mariage au docteur, son ami, et pouvoir rencontrer Pierrot dont elle est amoureuse. Comme les autres amoureux de la commedia dell'arte, elle est le seul personnage non caricatural. Historiquement, les amoureux des comédies improvisées sont les seuls à jouer sans masque.

Le docteur
Le docteur est un héritier direct du Docteur Grazino, pédant de la comédie savante. Sa présence sur les scènes improvisées est tout aussi ancienne que celle de Pantalon, c'est-à-dire qu'il est apparu vers 1567. Le docteur est le complément naturel de Pantalon. Ce personnage se caractérise moins par son costume que par son langage, un charabia farci de latin, où s'illustre son incapacité à comprendre le réel. Molière s'est inspiré de ce personnage dans ses comédies.

Autres informations : 
Nombre de fragements : 1
Notes : L'étiquette du tableau est scotchée dans une pochette derrière le tableau.