1972.015.0003

Charpentier

La galupe existe depuis le XVIIème siècle. Son schéma fonctionnel et sa morphologie générale sont identiques à ceux du chalibardon ; structure et morphologie de détail sont par contre très différentes ; elles varient également beaucoup d'un modèle de galupe à l'autre. La galupe de l'Atlas de Colbert peut s'interpréter comme la réalisation du programme général du chalibardon contemporain par les procédés techniques du courau. Le franc-bord du chalibardon étant supérieur à celui du courau, le constructeur a été amené, d'une part à multiplier les bordés, quatre au lieu de deux, et d'autre part à introduire une rupture de continuité pour la levée du fond dans les extrémités. Vernet montre, dans sa deuxième vue de Bayonne, une petite galupe naviguant au milieu du fleuve ; elle se caractérise par un franc-bord particulièrement faible, comparable à celui d'un courau ; la sole se relève avec régularité à l'avant, la tonture du plat-bord est semblable à celle du courau. Quatre rameurs la propulsent à l'avant, le grand aviron de queue est présent à l'arrière. Les galupes modernes peuvent elles aussi s'interpréter comme une application des techniques de construction du courau au grand chalibardon du XVIIIème siècle. Il n'est pas impossible d'envisager un processus d'élaboration progressif de ces galupes. On ne peut concevoir une évolution régulière menant de la plus ancienne à la plus récente. Le système de construction du chalibardon (auquel la galupe doit sa morphologie générale) avec découpage dans le bois massif et assemblage de proche en proche de pièces rigides est absolument différent de l'assemblage à clin de planches sciées et ployées. On ne peut pas imaginer un passage progressif d'un système à l'autre. Il s'agit d'une série de tentatives délibérées d'inventions d'un type de bateau nouveau par le moyen de transpositions d'éléments techniques de l'ensemble courau à l'ensemble chalibardon. Les difficultés que présente cette entreprise de création se manifestent dans la multiplicité et la variété des tentatives qui se poursuivent au moins depuis 1679 jusqu'à la disparition du chalibardon au début du XIXème siècle. Les raisons de ces transpositions systématiques doivent être recherchées au niveau économique. Elles se traduisent essentiellement par une grande économie de bois et de main-d'oeuvre, il y a moins de chute et par conséquent moins de travail dans le façonnage par le seul sciage que dans le travail par enlèvement, et par conséquent un prix de revient plus bas. Le caractère systématique et délibéré de ces tentatives démontrent, dès le XVIIème siècle la volonté des constructeurs de bateaux fluviaux d'améliorer les techniques de construction et celle d'en abaisser les coûts de revient. Il n'est pas impossible que cette recherche ait pris la forme d'une concurrence active des constructeurs bayonnais face aux techniques archaïques conservées dans le haut Adour. Au début du XIXème siècle, les chalibardons n'étaient plus construits qu'en amont ; plus tard, dans la première moitié du XXèmes siècle, la grande galupe trouvera elle aussi son dernier refuge à Dax, bien qu'elle soit construite parfois à Urt. Les galupes possèdent les mêmes caractéristiques morphologiques générales que les chalibardons : grande largeur, avant pointu et arrière carré ; leur schéma fonctionnel est identique mais leur morphologie de détail et leur structure sont totalement différentes. Les galupes modernes qui navigaient encore au début du siècle, se construisaient en plusieurs tailles : - de 9m à 15m environ pour les petites galupes ; - jusqu'à 24m pour les grandes galupes de Dax, avec 55 à 60 tonnes de port. Pour leurs déplacements, les galupes profitent bien entendu des facilités offertes par la nature dans le bas Adour : alternance des courants de marée et vent d'Ouest régulier et fréquent. Elles utilisent les avirons pour les manoeuvres de faible ampleur, pour se déplacer dans le courant et s'y sostraire, par exemple ; les petites galupes bayonnaises se contentent à peu près de ces procédés. les grandes galupes naviguent par paires, amarrées par couples décalées, et utilisent principalement le halage par attelage de boeufs ; deux mâts de taille différente sont consacrés à la voile (voile au tiers de l'Adour) et à la "cirgue" (halage) ; ces mâts s'appuient sur la "toste" de l'avant.

Embarcation à fond plat dont l'avant et l'arrière se relèvent. Les flancs sont droits et évasés et se rencontrent avec la sole ou fond à angle vif. L'avant est pointu et sans capot. L'arrière est carré, recouvert d'un capot fermé par un fronteau ou paroi verticale. La construction est à franc-bord.

Longueur totale en cm : 230 ; Largeur totale en cm : 52 ; Poids en kg : 16

DAX LA VIELLE 1898 ; Sur le chant arrière ; 1972.015.0003

Exposition Atelier pédagogique ARGITU du 09/12/1997 Titre exposition Atelier pédagogique ARGITU du 09/12/1997 Type d'exposition Dossier ARGITU Description de l'exposition Atelier organisé avec une classe de 4ème techno du Lycée privé Saint-Bernard de Bayonne encadrée par Claude LABAT, prof. de dessin, sur le thème de la forêt et du bois, et plus précisément sur le thème des avirons. Conception et réalisation du projet : Mano CURUTCHARRY. 1- Le port de Bayonne au XVIIIème siècle 2- Les bateaux de l'Adour au XVIIIème siècle. 3- La fosse aux mâts de Bayonne au XVIIIème siècle. Exposition "Adour, Port de Bayonne. 1578-1914" Titre exposition "Adour, Port de Bayonne. 1578-1914" Description de l'exposition Présentée au Musée Basque de Bayonne, site du Château-Neuf du 22 juin au 31 décembre 1999 et prolongée jusqu'au 28 mai 2000