Smilovichi (Lituanie), 1893 ; Paris, 1943

1918

nature morte (fleurs, vase)

H. 84,5 cm ; l. 67 cm ; E. 4,5 cm ; Pds. 4,2kg ; VOLUM. 0,0255 (a.c.) ; H. 65 cm ; l. 46 cm ; E. 2 cm ; VOLUM. 0,006 (s.c.)

signé ; étiquette d'exposition et de transport ; numéro

Soutine (b.d.) ; 50. / 51959 (souligné) (h.d., revers, carton, manuscrit, feutre noir) ; LP Art (h.d., revers, carton, étiquette de transport) ; Museo d'Arte Moderna, Lugano / CHAIM SOUTINE / 12.3 - 18.6.1995 cat no. 40 (h.g., revers, châssis, étiquette d'exposition) ; M...illisible... EXIBITION / illisible...18, 1951 / CLEVERLAND, Museum of Art / shown during 35th Anniversary Year (c.d., revers, châssis, étiquette d'exposition) ; Cleveland Museum / of Art / TR 9910/41 (h.d., revers, châssis, étiquette rouge) ; Miestvhaninoff / Lot No. 199 (h.d., revers, châssis, étiquette) ; 20259278-1 / 13/10/00 colour médium / 5/2/00 0575 (barré) / SC 0618 (h.g., revers, cadre, étiquette, manuscrit, stylo et feutre noir) ; the israel museum jerusalem israel / SOutine / Spotted Vase / Mrs. Margaret Sangeter (h.g., revers, cadre, étiquette d'exposition) ; IMP/20259278/1 (c., revers, cadre, étiquette, manuscrit, feutre noir) ; CHAIM SOUTINE / Spotted Vase / 25 5/8" x 18" / Chaim Soutine / 4 (h.d., revers, cadre, étiquette déchirée) ; EIMP/2025673/ (b.d., revers, cadre, étiquette, manuscrit, feutre noir)

2008.8.112

2008

Soutine, New York, The Museum of Modern Art / Cleveland, Museum of Art, 1950-1951. Painting of merit, Londres, Crane Kalman Gallery, mai-juin 1967. Soutine, Los Angeles, County Museum of Art / Jérusalem, Israël Museum, 1968. C. Soutine : 1893-1943, Münster, Westfälisches Landesmuseum / Tübingen, Kunsthalle / Londres, Hayward Gallery / Lucerne, Kunstmuseum, 1981-1982. Collection Jean-Paul Person, œuvres du XXe siècle, Colmar, Musée d’Unterlinden, 3 avril - 29 août 2004. Paris mon amour. Picasso, Baumeister, Poliakoff. Meisterwerke / chefs d'œuvre Musée Unterliden, Colmar, Historisches Museum Hanau, Schloss Philippsruhe, 30 mars - 29 juin 2014, cat. p. 166-167, ill. Une avant-garde européenne. Regard sur les collections du XXe siècle du musée Unterlinden, Colmar-France, Kunming (Chine), Musée municipal de Kunming, 10 juillet - 17 septembre 2014 ; Chansgha, Musée provincial du Hunan, Musée Tan Guobing, 28 septembre - 5 novembre 2014 ; Wuhan, Musée des Beaux-Arts du Hubei, 13 novembre - 14 décembre 2014, cat. p. 96-97, ill.

Après une courte initiation artistique à Minsk (actuelle Biélorussie), Chaïm Soutine est admis en 1910 à l’École des beaux-arts de Vilnius avec son ami Michel Kikoïne, et fait la connaissance de Pinchus Krémègne. En 1912, il rompt avec son passé en détruisant ses œuvres antérieures et rejoint ses deux amis partis à Paris. Il y rencontre Modigliani et son marchand, Léopold Zborowski, qui devient dès lors aussi le sien. Jusqu’en 1917, ses bouquets de fleurs sont associés à des objets, des fauteuils et des chaises, évoquant l’influence de Bonnard, Van Gogh, Gauguin, Matisse ou les compositions de Cézanne. Puis, le caractère narratif de ses bouquets s’estompe : les fleurs, leur mouvement, leurs matières et leurs couleurs, disposées en couches fines, deviennent l’élément central de sa peinture, le vase se faisant beaucoup plus discret sur le fond sombre. En 1918, Modigliani part se soigner dans le Midi à Vence, où Soutine le rejoint avant de se rendre à Céret dans les Pyrénées-Orientales, restant dans le sud de la France jusqu’en 1922. Là-bas, il se libère brutalement de son style timoré, renouvelle sa vision et sa technique et tend à un expressionnisme radical. Ce changement s’opère également dans ses bouquets, épaississant considérablement sa matière picturale. Dans Le Vase de fleurs du musée, le motif est réduit à l’essentiel : les fleurs et le vase sont formés par des empâtements de couleurs claires et semblent jaillir de la toile, contrastant avec la table et le fond sombre. Un expressionnisme violent et tourmenté se dégage du sujet figuré dans un équilibre instable, redoublé par la nervosité des coups de pinceau et par l’épaisseur de la matière. Le sentiment de chaos qui se dégage de ce tableau annonce déjà la série des toiles explosives réalisées par Soutine au comble de la misère et de l’isolement à Céret en 1920, où il apprend la mort de son ami Modigliani.